Reprise des négociations post-Brexit: L’UE table sur le 4e round pour faire des « progrès tangibles »
Un quatrième round de négociations a débuté mardi entre Bruxelles et Londres dans l’espoir de parvenir à des « progrès tangibles » en vue d’un accord sur leurs relations futures, selon le négociateur de l’Union européenne (UE) pour le Brexit, Michel Barnier.
M. Barnier qui a annoncé sur twitter la reprise des négociations avec l’équipe conduite par son homologue britannique David Frost, a affirmé qu’il tablait sur une semaine « cruciale pour faire des progrès tangibles ».
La reprise des négociations post-Brexit entamées début mars intervient à un moment où le ton est monté d’un cran entre les deux parties reflétant un désaccord profond sur l’avenir des relations euro-britanniques, confirmé déjà lors des trois précédents rounds qui s’étaient achevés sans réels progrès.
En amont de ce nouveau cycle de discussions organisé en visioconférence vu le contexte de la crise sanitaire actuelle, le négociateur de l’UE avait réaffirmé, dimanche sur les colonnes du journal britannique The Times, que le « temps pressait », tout en prévenant qu’il n’y aurait « pas d’accord » si Londres revenait sur ses positions antérieures.
« Le Royaume-Uni a fait un pas en arrière, deux pas en arrière, trois pas en arrière par rapport aux engagements qu’il avait pris à l’origine », a déploré M. Barnier, en faisant référence au texte négocié avec le Premier ministre Boris Johnson.
« Nous voulons simplement qu’il soit respecté. A la lettre. Sinon, il n’y aura pas d’accord », a-t-il averti.
Du côté de Londres, le 10 Downing Street a réaffirmé ce mardi que « ce que nous ne pouvons pas accepter ce sont des demandes de l’UE qui reviendraient à céder nos droits d’Etat indépendant », insistant sur l’attachement du Royaume-Uni à un accord basé « sur ce que l’UE a accordé à d’autres pays ».
Après une nouvelle impasse lors du troisième round, tenu en mai, le négociateur britannique David Frost avait qualifié de « relativement faible qualité » un projet d’accord de l’UE dans une lettre adressée à son homologue européen qui, en réponse, avait dénoncé le « ton » employé dans cette lettre, affirmant craindre qu’il « ait un impact sur la confiance mutuelle et l’attitude constructive qui sont essentielles » entre les deux parties.
Revenant sur les conditions de concurrence que l’UE réclame à Londres en matière fiscale, sociale ou environnementale, de crainte de voir émerger une économie dérégulée à sa porte, le négociateur européen avait réaffirmé que le Royaume-Uni « ne peut pas espérer un accès de qualité au marché unique européen s’il n’est pas prêt à accepter des garanties pour que la concurrence reste ouverte et équitable ».
Le Royaume-Uni a formellement quitté l’UE le 31 janvier, pour entrer dans une période de transition durant laquelle le pays continue d’appliquer, jusqu’à la fin de l’année, les normes de l’UE.
Au vu des reproches échangés par les deux parties, il semble très difficile, même si Londres le juge encore possible, de parvenir à un accord commercial avec ce calendrier très serré.
Toute prolongation de la période prévue pour s’accorder sur la nouvelle relation doit être demandée avant le 1er juillet.
Faute d’accord et de prolongation, les échanges entre Londres et Bruxelles seraient régis par les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), érigeant brutalement de nouvelles barrières commerciales et causant d’importants coûts pour les entreprises importatrices des deux côtés et des retards aux frontières.