QUE RETENIR DE L’ANNÉE 2017 ?
Par Gabriel Banon
L’année écoulée aura vu, aussi bien en Europe qu’aux Amériques, le développement des extrêmes, en particulier de l’extrême droite. Le drame des migrants et les actes terroristes ont eu un effet d’enfermement sur soi qui a développé le communautarisme. La mondialisation ayant montré ses limites, les citoyens déboussolés ont fait un retour aux racines.
Ces réactions, appelées à tort « Populisme » sont en réalité le réveil du peuple. Ce réveil surprend et aboutit aux Etats-Unis à l’arrivée de Donald Trump, à la Maison Blanche et celle d’Emmanuel Macron, à l’Elysée.
Les manœuvres américaines d’encerclement de la Russie par le biais de l’OTAN, ont donné la crise de l’Ukraine. Le suivisme de l’Union européenne a contribué au retour d’une « guerre froide » que les citoyens américains et européens rejettent, dans leur grande majorité.
Le retour en force de Moscou, dans le jeu diplomatique et la montée en puissance de la Chine auront marqué l’année écoulée.
Les gesticulations du président américain, en réalité préméditées, ont fait bouger les lignes en Corée et au Moyen Orient.
De la défaite de DAECH en Irak au désordre climatique qui a frappé le Monde par des tempêtes exceptionnelles, en passant par l’élection de Donald Trump à la présidence américaine, les négociations du Brexit et l’intervention militaire, russe et iranienne, en Syrie, l’année 2017 aura été riche en événements marquants.
L’Afrique n’est pas en reste. La chute de Yahya Jammeh en Gambie et de Robert Mugabe au Zimbabwe, la mise en esclavage des migrants en Libye, les crises dans le Rif marocain et au Cameroun anglophone, ont marqué l’année 2017, avec en apothéose, le retour du Maroc au sein de l’Union africaine. Une bonne nouvelle, l’élection de George Weach au Libéria, marque la première transition démocratique, depuis soixante-dix ans, dans un pays meurtri par quatorze années de guerre civile.
En RDC (la République Démocratique du Congo), Joseph Kabila, 48 ans, malgré les sanctions économiques des Etats-Unis et de l’Union européenne et les manifestations de l’opposition, est toujours à la tête du pays, bien que son deuxième et dernier mandat ait pris fi, le 19 décembre 2016.
Le Sahel reste une priorité pour la France, c’est ce que déclare Emmanuel Macron, lors de son déplacement au Niger, le 22 décembre, et d’ajouter : « c’est là que se jouent beaucoup de notre sécurité et une partie de notre avenir ! »
Elle aura été une année meurtrière pour les casques bleus en Afrique, plus de 40 morts et près de Cent blessés.
L’homme « augmenté », l’intelligence artificielle et l’éradication de la mort, nous auront fait fantasmer tout au long de l’année.
En 2017, le « vivre ensemble » aura pris un coup.
Espérons que 2018 nous apprendra à s’accepter tels que nous sommes.