Le retour du Maroc à l’UA est un exemple réussi d’intégration de la géopolitique et de la géo-économie

Le retour du Maroc à l’Union africaine (UA) est un exemple réussi de l’intégration de la géopolitique et de la géo-économie, a souligné, lundi à Rabat, l’ancien directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy.

« Si on veut un exemple d’intégration de la géopolitique et de l’économie plutôt réussi depuis 30 ans, il s’agit bien du Maroc », a affirmé M. Lamy à l’occasion de la présentation de son livre « Où va le monde ? », réalisé en collaboration avec la chercheuse, Nicole Gnesotto et traitant des enjeux géopolitiques et économiques dans un ordre mondial en pleine turbulence.

Évoquant son action depuis plusieurs années en Afrique sur des questions d’intégration régionale, M. Lamy a souligné qu’il y’a une ligne constante dans laquelle « on peut faire marcher la géopolitique et la géo-économie la main dans la main », soulignant que le retour du Maroc à l’UA est un exemple d’intégration réussi entre ces deux composantes.

Il a ajouté que le Maroc ne « serait pas parvenu à réaliser ce succès diplomatique si l’économie marocaine n’avait pas donné des signaux de performance et d’influence sur le sud du Royaume et en Afrique », qui ont fait de lui une « référence », et un pays « émergent » dans la région.

L’ancien DG de l’OMC estime, par ailleurs, que c’est « la géopolitique qui a cassé le rêve d’une Union maghrébine concrétisant une véritable volonté d’intégration économique », notant que dans certains cas, la géopolitique peut aller à l’encontre de la géo-économie, mais pas toujours.

Il a également fait savoir que l’Union européenne est l’un des bons exemples aidant à maîtriser la globalisation et à faire en sorte que l’intégration économique se produise sans dégâts sociaux, soulignant qu’un État qui est le « premier en économie, n’est pas forcément le plus rationnel en politique ».

Présenté dans le cadre d’un programme de partenariat entre l’OCP Policy center et l’Institut français au Maroc, qui prévoit une série de rencontres de haut niveau dédiées au dialogue franco-marocain sur l’évolution du monde arabe et l’Afrique, « Où va le monde ? » est un livre qui vise à décrire les dynamiques qui dominent les relations internationales à la lumière des grands changements que connait le monde récemment.

Dans cet ouvrage, Lamy confronte sa thèse qui défend la géo-économie, qui croit en la force structurante pacifiante, à celle de Nicole Gnesotto, défendant la géopolitique, dite réaliste, qui considère la réalité internationale comme un monde d’anarchie et de conflits indépassables, où les États sont condamnés à s’entrechoquer et à s’affronter.

Le livre passe en revue les atouts et les faiblesses sur la scène internationale, décrit la façon dont il privilégie soit la logique de la force soit les stratégies économiques, soit les deux à la fois. Ainsi, neuf acteurs internationaux y sont examinés, à savoir les États-Unis, la Chine, la Russie, l’Inde le Japon, ainsi que l’ensemble des pays réunis par la géographie continentale ou sous continentale, qui connaissent une intégration régionale plus ou moins poussée, dont l’Amérique latine, le Moyen-Orient et l’Europe.

Pascal Lamy est chercheur et politicien. Il a été commissaire européen, puis directeur général de l’OMC de 2005 à 2013. Il compte à son actif plusieurs ouvrages, notamment « Chez Odile Jacob » et « Quand la France s’éveillera ».

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