Réunion à Addis-Abeba du Comité F10, avec la participation du Maroc
Les travaux de la réunion du Comité des dix ministres des Finances de l’Union africaine (F10) se sont ouverts, mardi après-midi au siège de l’Union panafricaine, à Addis-Abeba, avec la participation du Maroc, le but étant de participer à la réflexion sur les ressources alternatives et les nouveaux mécanismes de financement du budget de l’Union africaine.
Le ministre de l’Economie et des finances, Mohamed Boussaid participe à cette réunion élargie (F10 +2) au Maroc et au Nigeria, deux pays parmi les cinq plus gros contributeurs dans le budget de l’Union africaine (UA), avec comme point d’orgue l’examen approfondi des modalités de financement du budget de l’organisation panafricaine.
Tenue sous le thème « Vers l’autonomie financière de l’Union africaine à l’horizon 2020 », cette réunion, qui a vu aussi la présence de l’Angola, Cameroun, Erythrée, Guinée équatoriale, Gambie, Lesotho, Liberia, Mali, Iles Maurice, Mauritanie, Namibie, Rwanda, Seychelles, Soudan, Tanzanie, Togo, Ouganda et Zambie, a été précédé par une réunion au niveau des experts (7-8 août), et à laquelle ont pris part une délégation marocaine du ministère des Finances, pour examiner les progrès accomplis dans la mise en oeuvre de la Décision de Kigali (Rwanda), entérinée par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UA lors du 27e Sommet de juillet 2016.
Certes, la question du financement de l’Union africaine par ses pays membres est au centre du processus de réforme engagé par cette institution pour réaliser ses objectifs contenus dans son acte de fondation. Elle a ainsi fait l’objet de nombreuses rencontres entre les chefs d’État africains. Des années durant, le continent a bénéficié du soutien économique des pays occidentaux. En détail, environ 73% des 522 millions de dollars du budget de l’organisation proviennent en effet des financements extérieurs. Seuls 7% des États membres payent effectivement leurs cotisations.
Ainsi, le Comité de réforme de l’Union africaine, piloté par le Président rwandais, Paul Kagamé, a décidé de rompre avec cette dépendance financière en apportant des solutions efficaces et efficientes.
A cet effet, les pays de l’Union ont convenu de procéder à des prélèvements à hauteur de 0,2% sur les importations hors du continent. Ce qui permettrait à l’Union africaine de fonctionner « plus librement » comme souhaité par le Chef de l’Etat guinéen et président en exercice de l’UA, Alpha Condé.
L’autonomie financière de l’UA figure ainsi en pole position des orientations en matière de réforme de l’Organisation panafricaine. L’UA, qui veut véhiculer une autre image, celle d’un bloc panafricain qui sait se prendre en main et qui ne tolère désormais plus les diktats extérieurs, ambitionne dans ce sens que ce nouveau mécanisme de financement puisse satisfaire ses besoins en fonds opérationnels d’ici 2022.
Pour le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, la mise en œuvre « intégrale » et « rapide » de cette décision constitue un « facteur de crédibilité et d’efficacité de l’action de l’Union africaine, y compris la mise en œuvre de l’agenda 2063 et de son plan décennal ».
Parmi les réformes envisagées, la tenue d’un sommet annuel en lieu et place des deux sommets habituels que tient l’organisation panafricaine. Pour lui, se réunir tous les six mois pour prendre des décisions dont les 9/10 ne sont pas mises en exécution est une perte de temps et ne sert du tout à rien. Il est préconisé alors des sommets « moins nombreux et plus efficaces ».
Pour rappel, la création du Comité des dix ministres des Finances de l’UA, autrement appelé F10, a été décidée par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UA lors du Sommet africain de Kigali en juillet 2016. Le Comité s’est réuni pour la première fois en septembre 2016 à Addis-Abeba.
Une réunion des ministres des Finances de l’UA est prévue, mercredi, au siège de l’Union africaine, à Addis-Abeba, pour un examen approfondi des modalités de financement du budget de cette organisation panafricaine, afin de la rendre moins dépendante des donateurs étrangers qui contribuent encore à hauteur de 73% au budget de l’Union africaine.