«Rêves au féminin» ou les lueurs d’espoir de Bouchra Fadel
Rêver des écrits au féminin. C’était la démarche de la poétesse et journaliste à l’Agence Maghreb Arabe presse (MAP), Bouchra Fadel, pour mettre au monde son premier recueil de poèmes « Rêves au féminin ».
Préfacé par l’écrivain et poète français Pierre Saint Vincent, le recueil comprend quarante-et-un poèmes ventilés sur trois parties. Trois états d’âme différents, auxquels Bouchra Fadel, poétesse d’émotions qu’elle est, fait des voyages, des rêves.
« Je n’adopte pas un style particulier de poésie. Peu importe pour moi le nombre de vers, qu’ils riment ou pas. Je me laisse juste envoler dans le vaste univers pour décrire le plus parfaitement possible les sentiments de la femme et de l’enfant en moi », explique Fadel. Une simplicité, aux allures de la modestie qui accompagne généralement un premier essai, mais qui dissimule toute la complexité de la description de la condition humaine dans tous ses états.
« Rêves au féminin » traduit, pour Bouchra Fadel, un long chemin parcouru à travers chaque poème, tantôt pour franchir les remparts de l’extrême désolation, en décrivant la souffrance et les contorsions de l’âme, tantôt vers un bonheur absolu « chimérique », exprimé sur un ton de regret, car, selon notre poétesse au verbe facile, « entre la réalité amère et les beaux rêves, il y a tout un monde. Notre monde ».
En effet, les « Rêves au féminin » de Bouchra Fadel ne traduisent pas simplement des rêves, dans le sens ordinaire du terme, mais un chemin consciemment fait par la poétesse. Elle sollicite en elle « des amours qui font vivre » et d’autres « dont le venin est létal ». Elle rêve dans ses « Songes de vie » (Partie I) « d’aller loin » et d’être au réveil « libre sans attaches » bien qu’avec « une âme qui sourit en larmes ».
Dans ses « Cris de femmes » (Partie II), elle se déclare rebelle « contre le monde infâme » et les « atroces massacres et autres désastres ». Et plus loin, elle prône un monde « meilleur aux saveurs d’antan ».
« La substantifique moelle, ce jus céleste de l’âme s’exprime à travers les vers de Bouchra », souligne le poète français Saint Vincent, relevant qu’« avec ses phrases subtiles elle s’envole, attachée à sa plume sur les filets d’un vent qui vient nous frapper directement au cœur ».
Dans ses « Rencontres » (Partie III), Bouchra Fadel semble s’éteindre dans la description de la fatalité insurmontable en événements tragiques. Mais elle finit par renaître de ses cendres pour faire l’éloge de son cœur « en rose bien heureuse ».
« Rêves au féminin ne sont pas forcément des rêves de femme. Ce sont des rêves de l’humain, ou du moins ce qu’il en reste dans ce monde. Des états d’âmes différents qu’il franchit continuellement, pas nécessairement par schizophrénie, mais c’est l’essence même de la nature humaine », explique Bouchra Fadel.
Pour elle, « Rêves de femmes » ne décrit pas nécessairement et exclusivement ses états d’âme ou sa propre expérience, comme elle l’explique: « mon travail de journaliste depuis près de 20 ans à la MAP me fait voyager, corps et âme, par curiosité ou simple coïncidence, chaque jour vers des univers lointains et différents. Je vois ce monde, que je considère en état de décomposition très avancé, sombrer dans des atrocités des plus cruelles. Mais je me laisse, tout de même, envoler par les petites lueurs d’espoir qui jaillissent de mes Rêves au féminin ».
« Orientale par se filets, humaniste par ses pensées, forte de ses études et poétesse libératrice des rêves écrits du féminin », comme décrite dans la préface de son recueil, Bouchra Fadel a su ainsi « sculpter » et « composer » les mots avec maestria, tels des airs de musique ou une chanson, pour offrir à ses lecteurs son recueil de poésie, qui est, d’après les nombreux commentaires sur son compte Facebook, « malheureusement son premier recueil », insinuant qu’elle aurait tardé à porter sa pierre à l’édifice. La poétesse Bouchra Fadel le reconnaît, réconfortée par l’assurance d’une aventure littéraire assez passionnante qui vient « tout juste de commencer ».