Roch Marc Christian Kaboré élu nouveau président au Burkina
La raison démocratique en exemple
Roch Marc Christian Kaboré, 58ans, a été déclaré vainqueur de la présidentielle, du dimanche 29 novembre, au Burkina Faso avec un taux de 53, 49%. Selon les résultats provisoires annoncés dans la nuit, de lundi à mardi par la Commission électorale nationale indépendante, Roch Marc Christian Kaboré a été élu dès le premier tour.
C’est une victoire qui renforce la démocratie dans le continent et sert d’exemple à plusieurs autres pays, jetés dans la tourmente politique et économique. Le Burkina Faso, secoué depuis octobre 2014 par un mouvement d’instabilité, suite à la destitution de Blaise Compaoré au bout de 27 ans au pouvoir, vient de renouer avec la normalité constitutionnelle. Roch Marc Christian Kaboré est ainsi le premier président démocratiquement élu depuis 1978. Ce banquier de formation est particulièrement attendu pour mettre en œuvre une relance économique capable de pérenniser la stabilité politique et réaliser la réconciliation nationale.
Après des études de gestion et d’économie en France, Kaboré avait été nommé directeur général de la Banque internationale du Burkina en 1983, actuelle UBA, l’une des deux principales institutions financières du pays sous Thomas Sankara. En 1989, il est nommé ministre des Transports et des Communications puis premier ministre du président Blaise Compaoré en 1994. En 1990, il conserve son portefeuille et devient ministre d’État. En 1991, il est nommé ministre chargé de l’Action gouvernementale. En mai 1992, il est élu député. Entre 1992 et 1993, il occupe, successivement, les postes de ministre des Finances, puis chargé des Relations avec les institutions. En 1994, en pleine dévaluation du franc CFA, Blaise Compaoré le nomme au poste de Premier ministre. En 2002, il est élu à la présidence de l’Assemblée Nationale pendant près d’une décennie sous la bannière du Congrès pour la démocratie et le progrès, l’ancien parti au pouvoir, celui de Blaise Compaoré.
Suite au soutien apporté par quelques membres du parti à la tentative de modification de la Constitution par Blaise Compaoré, le président démissionnaire, Roch Marc Christian Kaboré et deux autres piliers du CDP, Simon Compaoré et Salif Dialo démissionnent du CDP en signant une lettre ouverte dans laquelle ils dénoncent la « caporalisation » du parti et « ses méthodes de gestion fondées sur l’exclusion », le 4 janvier 2014, presque 9 mois avant le soulèvement populaire contre le régime du Compaoré. Les trois hommes démissionnaires seront suivis par plus de 70 autres membres du parti au pouvoir. Quelques mois après, les manifestations successives contre la tyrannie de l’ancien régime leur donnent gain de cause.
Roch Marc Christian Kaboré crée alors, avec ses alliés, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et en prend les commandes. Dans moins d’un mois, Kaboré sera élu troisième président de la cinquième République du Burkina Faso. Sur la personnalité du nouveau chef d’Etat du Burkina, les observateurs s’accordent à dire qu’il s’agit d’un homme ouvert et accueillant. Il faut espérer que la situation politique se stabilise et que le principe démocratique prévale.