Royaume-Uni: Nissan et Renault mis en cause sur de possibles « logiciels truqueurs »
Une action en justice pourrait être lancée au Royaume-Uni contre les constructeurs automobiles Nissan et Renault, soupçonnés d’avoir installé dans des voitures à essence et diesel des logiciels permettant de contourner les tests sur les émissions polluantes.
Cette affaire, qui rappelle le Dieselgate de Volkswagen, concerne jusqu’à 1,4 million de véhicules, indique dans un communiqué mardi le cabinet d’avocats londonien Harcus Parker, qui incrimine l’alliance Renault-Nissan.
Harcus Parker demande aux clients concernés de se faire connaître mais n’a pas encore déposé de plainte formelle devant un tribunal, a précisé à l’AFP un porte-parole.
Le cabinet d’avocats explique avoir obtenu des documents montrant que 100.000 Nissan Qashqai à essence, l’une des voitures les plus vendues au Royaume-Uni, avaient des émissions polluantes 15 fois supérieures à la normale sur la route.
Il ajoute avoir eu accès à des données indépendantes selon lesquelles 1,3 million de véhicules diesel fabriqués par Renault et Nissan seraient équipés de « logiciels truqueurs », qui sont interdits.
Nissan a de son côté vivement contesté ces accusations.
« Nissan n’a pas utilisé et n’utilise pas des logiciels truqueurs dans les voitures que nous fabriquons et tous (nos) véhicules respectent parfaitement la législation sur les émissions », explique le constructeur japonais.
Harcus Parker estime que les consommateurs ont par conséquent payé un prix trop élevé pour acquérir leur voiture et devraient obtenir une indemnisation de 5.000 livres chacun.
« Pour la première fois, nous avons vu des preuves selon lesquelles des constructeurs automobiles ont pu déjouer les tests sur les émissions de véhicules à essence, et diesel », souligne Damon Parker, associé chez Harcus Parker.
« Ce sont des véhicules qui pourraient et devraient respecter les règles européennes sur la qualité de l’air mais plutôt que de dépenser plus en recherche et développement, Renault et Nissan semblent avoir pris le même chemin que Volkswagen et Mercedes et ont décidé de déjouer les tests », selon lui.
Le cabinet d’avocats fait référence à une action en justice sur laquelle il travaille contre Mercedes sur la possible utilisation de logiciels truqueurs.
La justice britannique a quant à elle donné raison début avril à des dizaines de milliers d’automobilistes qui poursuivaient Volkswagen et s’estimaient lésés par le scandale des moteurs truqués.
Elle doit désormais décider à quel dédommagement les plaignants auront droit.
Le « dieselgate » a déjà coûté au premier constructeur mondial plus de 30 milliards d’euros, dont la majeure partie aux Etats-Unis.
Avec AFP