Sahara: sans crédibilité, le discours droit-de-l’hommiste d’Alger ne trouve plus preneur
Le discours trompeur de l’Algérie sur le Sahara marocain a fait long feu en 2017 au Conseil des droits de l’Homme, lieu de la conscience morale de l’humanité, dont les membres semblent plus que jamais excédés par la fixation obsessionnelle du pays voisin sur ce dossier.
Le pouvoir algérien mène en effet une campagne désespérée de propagande et multiplie les démarches anti-marocaines pour tenter de faire inscrire de pseudo-« violations humanitaires au Sahara » dans l’agenda du conseil. Tous les moyens sont bons pour nuire au Royaume, y compris par l’encadrement des séparatistes et de mercenaires de tout poil ou bien par la prise en charge de leur participation et leurs activités hostile à l’intégrité territoriale du Maroc.
A l’ONU, le pays voisin du Royaume n’a d’autre plan d’action que la question du Sahara, bien qu’il revendique, paradoxalement et sans gêne, le statut d’observateur et proclame à qui veut l’entendre qu’il n’est pas partie prenante dans ce différend régional.
La mobilisation de lobbies à la solde de la thèse séparatiste en contrepartie de généreuses sommes de pétrodollars n’a pas épargné la diplomatie du pays voisin contre un cinglant camouflet après le refus du Conseil de sécurité d’adhérer à l’idée d’un élargissement du mandat de la Minurso au monitoring des droits de l’Homme.
Les diplomates algériens se sont donc tournés vers le Conseil des droits de l’Homme où ils font le déplacement à chaque session pour réclamer le suivi des « recommandations de l’ONU relatives à la surveillance de la situation au Sahara ».
Et sans surprise, la présidence du CDH n’y est pas allée par quatre chemins en rappelant à la délégation algérienne, lors d’une séance plénière en mars dernier, les résolutions pertinentes du conseil de sécurité en tant que seul organe compétent à délibérer sur cette question.
Enfonçant le clou, le Haut-commissaire aux droits de l’Homme Zeid Ra’ad al-Hussein a, d’autre part, rejeté une « proposition » de l’ambassadeur algérien visant à faire inscrire la situation au Sahara marocain dans son rapport périodique présenté au conseil.
Le responsable international a pris de court le diplomate en attirant l’attention sur l’état de désespoir chez la jeunesse des camps de Tindouf qui risquent de constituer une proie facile à recruter par les groupes terroristes s’activant dans la région du Sahel.
Ce fut une douche froide pour la partie algérienne qui, en perte de soutiens et surtout de crédibilité au sein de l’organe onusien, a crû bon de faire une prétendue déclaration conjointe sur le Sahara. Cette manœuvre a lamentablement échoué puisqu’elle n’a reçu le soutien que d’un groupe restreint d’Etats sans poids. C’est le cas justement de pays comme la Namibie et le Zimbabwe dont le registre interne des droits de l’Homme devait les inciter à faire preuve de modestie et à s’inspirer de l’expérience marocaine pionnière.
En même temps, l’Algérie est chaque fois interpellée sur son propre registre peu reluisant en matière des droits humains, particulièrement sur les dossiers de la lutte contre la torture et les disparitions forcées. « L’Etat algérien n’a jusqu’à ce jour pas adhéré à la Convention internationale contre les disparitions forcées ni au protocole facultatif à la Convention contre la torture, foulant au pied toutes les recommandations des mécanismes internationaux », a déploré Aicha Duihi, présidente de l’Observatoire du Sahara pour la paix, la démocratie et les droits de l’Homme (OSPDH).
Présentant en mai dernier un rapport au Palais des nations à Genève au nom d’une coalition d’ONG, Mme Duihi a souligné la prise de conscience grandissante de la communauté internationale quant aux détournements à grande échelle de l’aide destinée aux camps de Tindouf, comme l’a révélé un rapport de l’Office européen anti-fraude (OLAF).
Dans son approche ferme et argumentée, Rabat a réussi à déconstruire le discours biaisé de l’Algérie auprès du Conseil des droits de l’Homme en affirmant qu’elle ne peut pas être à la fois juge et partie dans ce conflit artificiel autour du Sahara marocain.
« L’Algérie est mal placée pour parler des droits de l’Homme au Sahara en raison de son implication directe dans le différend. Elle est engagée depuis 1976 politiquement, diplomatiquement et financièrement en faveur d’un projet séparatiste au sud du Maroc », a déclaré à la MAP le chargé d’affaires du Royaume à Genève Hassan Boukili.
Le diplomate marocain a affirmé que le pays voisin n’a aucune légitimité pour parler des droits de l’Homme dans les provinces sahariennes eu égard à ses déficits internes en la matière et à sa fermeture persistante aux organisations et aux mécanismes internationaux.
Il a cité la répression en Kabylie, la violence et la discrimination à Ghardaya et le black-out imposé sur les exactions flagrantes commises contre les populations en détresse dans les camps de Tindouf, lesquelles continuent de défrayer la chronique.
Dans son hostilité inconditionnelle contre Rabat, l’Algérie a non seulement mis sa manne pétrolière au service de vaines ambitions hégémonistes, mais elle a aussi privé l’ensemble des peuples maghrébins du rêve unitaire qu’ils n’ont cessé d’embrasser depuis l’aube de l’indépendance.