Sahara : La Russie se positionne en partenaire pour une médiation

La relation entre la Russie et le Maroc s’est affirmée au fil des années, se nourrissant d’une volonté mutuelle de renforcer la coopération bilatérale. Cependant, un sujet demeure un point de sensible : le Sahara marocain. Bien que la Russie ne soutienne pas formellement le plan d’autonomie proposé par le Maroc, Moscou a clairement exprimé son désir de participer à la résolution du conflit, tout en cultivant une relation amicale avec Rabat.

Lors d’une conférence de presse mardi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a réaffirmé l’importance que la Russie accorde à ses relations avec le Maroc. Il a notamment souligné la volonté de Moscou de contribuer activement à la résolution du conflit du Sahara. « Le Maroc est un pays ami. Nous avons de bons projets et nous aidons les Marocains à résoudre les problèmes relevant de la compétence du ministère des Affaires étrangères, en particulier la question du Sahara occidental », a déclaré Lavrov.

Bien que Moscou n’adhère pas au plan d’autonomie marocain comme solution exclusive au conflit du Sahara marocain, la Russie a, au fil des années, modifié son approche en matière de soutien aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU sur la question. Il y a une quelques d’années, les résolutions de l’ONU, appelant à l’autodétermination du peuple sahraoui, avaient été conçues pour encourager un référendum, mais elles se sont avérées impraticables, comme l’a reconnu le ministre russe. À cet égard, Moscou n’hésite pas à rappeler que la question reste à résoudre sur la base d’un consensus mutuel, rejetant l’idée d’imposer une solution à l’une des parties en conflit.

La Russie, un allié de longue date de l’Algérie, semble aujourd’hui adopter une position plus nuancée. Alors que, par le passé, la Russie votait systématiquement contre les résolutions soutenant le Maroc au Conseil de sécurité, elle s’abstient désormais dans une démarche visant à ne pas contrarier ses nouveaux partenariats tout en conservant une relation équilibrée avec Alger.

Le rôle de la Russie dans les discussions sur le Sahara est complexe et souvent perçu comme une stratégie visant à défier l’influence des États-Unis, qui jouent un rôle central dans la rédaction des résolutions de l’ONU. Tandis que Washington persiste à soutenir la position marocaine, Moscou choisit, dans certains cas, de s’abstenir de soutenir les résolutions pro-marocaines. Cela traduit une volonté de ne pas se compromettre définitivement tout en cherchant à maintenir une certaine influence sur les processus diplomatiques internationaux.

Lavrov a d’ailleurs rappelé que la Russie est pleinement disposée à contribuer à une résolution pacifique du conflit. « Cette question ne peut être résolue que sur la base d’un consentement mutuel, et non en imposant quelque chose à l’une des parties », a-t-il déclaré, réaffirmant ainsi la position de Moscou qui privilégie le dialogue et la négociation pour parvenir à un accord.

Pour le Maroc, le Sahara reste une question de souveraineté nationale, un enjeu vital pour la diplomatie et les relations internationales du royaume. Le pays insiste sur le fait qu’aucun partenariat ou accord ne peut être conclu avec une nation qui remet en cause cette souveraineté. En ce sens, la position russe sur le Sahara reste délicate à gérer pour le Maroc. Bien que les deux pays s’accordent sur la nécessité d’approfondir leurs relations diplomatiques, la question du Sahara reste un sujet majeur.

Le Maroc, de son côté, continue de promouvoir son plan d’autonomie comme la seule solution viable pour la résolution du conflit. Toutefois, l’absence d’un soutien explicite de la Russie pour cette initiative amène à se demander comment les deux nations parviendront à naviguer entre leurs intérêts communs et leurs divergences sur le dossier sahraoui.

En dépit de ces quelques aspects, la coopération russo-marocaine s’est intensifiée, notamment à travers des échanges diplomatiques et des visites officielles. Les deux pays s’efforcent de construire un partenariat plus solide, en dépit du sujet sur le Sahara. Si la Russie n’a pas encore explicitement adopté le plan marocain comme solution, sa volonté de contribuer à une solution pacifique et à un règlement par le dialogue est un signe positif.

 

 

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