Sahara : La « Table ronde » de Genève s’est achevée sur une note de prudent optimisme, une 2ème prévue début 2019
Hassan Alaoui
« L’optimisme » ! Tel est le sentiment qui semble prévaloir à l’issue des premiers échanges qui ont réuni, mercredi 5 et jeudi 6 décembre, les quatre délégations du Maroc, d’Algérie, de Mauritanie et du polisario, conviées par Horst Köhler à Genève.
Cette toute première rencontre, comme nous l’a confirmé une source proche de la délégation, « conforte les délégations pour avancer et aller de l’avant afin de mettre en place une plateforme de contacts avancés et un processus de négociations ». La même source estime que les deux délégations, marocaine et algériennes notamment, ont souligné leur « volonté de s’inscrire dans une ligne de respect réciproque, d’engagement positif et de compromis… »
L’émissaire spécial des Nations unies, Horst Köhler n’a pas manqué non plus d’exprimer sa satisfaction, considérant cette première table ronde comme un pas significatif dans la mission qui lui a été confiée par le Conseil de sécurité. Il le réitérera au demeurant lors d’une conférence de presse. Si, en effet, aucune information n’a pu filtrer de ces premiers contacts – notamment bilatéraux entre le Maroc et l’Algérie -, les uns et les autres se disent « optimistes » quant à la dimension que les premières discussions semblent avoir prise.
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Elle est a priori de taille, parce qu’elle brise enfin un mur, celui de l’obstination du gouvernement algérien à vouloir placer le différend du Sahara exclusivement entre le Maroc et le polisario, alors que la réalité ne cesse de nous démontrer que la question relève d’un conflit bilatéral – maroco-algérien – dont les racines trouvent leurs origines dans la politique algérienne hostile à notre intégrité territoriale.
A Genève, il a été question de renforcer la fragile confiance, base de la continuité du processus, le Maroc exprimant sa détermination à respecter comme il l’a fait jusqu’ici le processus des Nations unies. Non content de cette première démarche, avec la prudence qui lui sied, Horst Köhler peut donc se prévaloir d’avoir gagné cette première manche.
En attendant, il prend acte de la volonté des uns et des autres de s’inscrire dans l’esprit de la charte de l’ONU, sachant tout de même que ce premier round de 10 heures d’échanges – même très chaleureux, marqué par un dîner au coin du feu sur invitation du ministre helvétique des affaires étrangères – ne peut suffire pour régler un conflit de 43 ans…Réaliste, gagné par un optimisme prudent mais justifié, il a annoncé que les 4 délégations se retrouveraient au courant du premier trimestre de l’année 2019.