Sahara : le Rapport de Guterres qui souligne l’impératif de la « solution politique »
Hassan Alaoui
La solution politique ou rien, les obstacles mis devant la MINURSO, les agressions contre Smara et Mahbès en octobre dernier, l’entrée sur la scène de l’Iran et du Hezbollah, les violations du cessez-le-feu de 1991, le déchaînement des attaques contre le président Macron qui a reconnu la justesse du Plan d’autonomie comme la seule et unique voie du conflit du Sahara…En substance, et quand bien même le rapport de Guterres n’ai fait aucune allusion à Emmanuel Macron, on sent que celui-ci y est en substance présent dans cette posture.
La nouvelle résolution des Nations unies sur le Sahara est en préparation et dans le cadre de la 79èmesession , soumise aux membres du Conseil de sécurité, soit les Cinq membres permanents ( Les Etats-Unis, la France, la Grande Bretagne, la Chine et la Russie) plus dix autres non permanents, dont l’Algérie pour deux ans. Elle portera le titre 87/85 et figure en effet dans le contenu du rapport établi par Antonio Guterres, avant son adoption. Ce rapport couvre la période du 1er juillet 2023 au 30 juin 2024 .En 22 points que l’on qualifierait de chapitres, ce rapport qui se veut exhaustif décrit à la fois l’évolution de l’affaire du Sahara depuis maintenant un an et souligne les perspectives pour le règlement de ce dossier, dont le moins que l’on puisse dire est qu’il préoccupe la communauté internationale. Il convient de souligner et M.Guterres l’a mis en exergue que le Royaume du Maroc s’est conformé à l’éthique, répondant ainsi dès février 2024 à l’exigence formulée par l’ONU de respecter le cessez-le-feu et de travailler pour un règlement pacifique du conflit.
D’emblée, il convient de souligner la conclusion de ce rapport avec cette parole plus qu’explicite du secrétaire général qui déclare : « j’invite les parties concernées à aborder le processus politique l’esprit ouvert et à ne pas poser de questions préalables ». Plus loin , il déclare : « Je demeure convaincu qu’il est possible de parvenir à une solution politique juste , durable et mutuellement acceptable ». La solution politique et rien d’autre donc, et mieux que cela :elle est incontournable. Elle constitue le cadre idoine défini par les multiples résolutions adoptées par le Conseil de sécurité, conforté par un soutien international d’une grande majorité de pays, dont les principaux, à savoir les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, l’Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, la majorité des Etats d’Afrique et des pays arabes…Dans le continent africain, seules l’Algérie et l’Afrique du sud, proclament encore leur soutien à la fantomatique rasd, souenue aussi par un Etat à vau-l’eau appelé Venezuela.
La presse algérienne, immédiatement à la lecture du rapport de M.Guterres, s’est précipitée sur son contenu pour, sélective comme à son habitude, faire dire à ce dernier ce qu’il n’a pas dit, ou simplement fourvoyer l’opinion internationale. La « guerre de basse intensité » dont parle le rapport de Guterres, n’a pas empêché le polisario de lancer des missiles contre la ville de Smara et de Mahbès qui ont provoqué la mort d’un citoyen. L’ONU en a pris acte, et les missiles lancés contre la cité spirituelle sont, comme il a été prouvé, d’origine iranienne, parvenus aux mercenaires par l’armée algérienne. Guterresdéplore par ailleurs le blocage fait au Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) et aux Droits de l’Homme pour rendre visite aux populations séquestrées dans les camps, dont évidemment la quasi-totalité sont marocains et affublés du titre de « réfugiés » et dont le Maroc, au nom du droit et de la légalité réclame la libération. Guterres lui-même en sait quelque chose à ce sujet puisqu’il était le Haut commissaire chargé de ce dossier il y a quelques années et qu’il s’était vu constamment refuser l’accès aux camps.