Sahara : pluies torrentielles en perspective
Le Sahara marocain connaîtra dans les 15 prochains jours des pluies diluviennes. Conséquence du changement climatique à l’ère de l’anthropocène, l’effet de serre dans l’atmosphère a fortement augmenté. En 2020, sa concentration dans l’atmosphère avait atteint 48 % au-dessus de son niveau préindustriel (avant 1750), selon les experts.
Le Maroc a longtemps été confronté à un stress hydrique endémique, et le Sahara est l’une des zones les plus sèches du monde. Le climat de la région du Sahara, au sud du Royaume, est marqué par des journées ensoleillées et des nuits fraîches. Les précipitations y sont rares et irrégulières, mais des pluies torrentielles peuvent survenir de manière brutale. L’influence de l’océan rend l’atmosphère humide, ce qui impacte directement les températures. Plus on s’éloigne des côtes, plus les températures maximales augmentent et les minimales diminuent. Les vents du secteur Nord à Nord-Est sont généralement modérés à forts.
En été, le climat est très chaud et sec. Les températures sont impressionnantes et la différence thermique entre le jour et la nuit est élevée. La température maximale dépasse parfois les 46 degrés en août, tandis que les minimales restent proches des 18 degrés. En moyenne, les températures maximales sont de l’ordre de 26 degrés sur les côtes et de 37 degrés à l’intérieur. Les précipitations sont très rares. Pendant la saison estivale, le vent dominant du secteur Nord à Nord-Est est assez fort sur les zones côtières, avec une vitesse supérieure à 40 km/h, et modéré à l’intérieur, avec une vitesse variant entre 20 et 35 km/h.
Cependant, selon les prévisions météorologiques, le Sahara connaîtra dans les 15 prochains jours des pluies torrentielles supérieures à la normale de 500 à 1000 %. Selon les estimations de Severe Weather Europe, le Sahara connaît un épisode pluvieux important en moyenne une fois tous les 10 ans. Cet événement de 2024 sera soit équivalent à l’événement pluvieux historique de 1994, soit le plus important observé depuis le début des relevés. En deux semaines, certaines zones du Sahara recevront l’équivalent de 1 à 5 ans de pluie, soit entre 70 et 300 mm.
Cet événement météorologique inhabituel peut être expliqué par le changement climatique, qui entraîne un dérèglement de l’atmosphère. Depuis juin, la zone de convergence intertropicale, une bande chaude et humide de l’atmosphère, se situe plus au nord que d’ordinaire, révélant ainsi une perturbation de l’atmosphère.
Le principal moteur du changement climatique est l’effet de serre. Certains gaz de l’atmosphère terrestre agissent comme les parois d’une serre : ils permettent à l’énergie solaire d’entrer dans l’atmosphère mais l’empêchent de s’en échapper, provoquant ainsi le réchauffement climatique. Un nombre important de ces gaz à effet de serre sont naturellement présents dans l’atmosphère, mais les activités humaines accroissent les concentrations de certains d’entre eux, notamment le dioxyde de carbone (CO2), le méthane, le protoxyde d’azote et les gaz fluorés.
La principale cause du réchauffement climatique est le CO2 produit par les activités humaines. En 2020, sa concentration dans l’atmosphère avait atteint 48 % au-dessus de son niveau préindustriel (avant 1750). Les causes de la hausse des émissions sont multiples : la combustion du charbon, du pétrole et du gaz produit du dioxyde de carbone et du protoxyde d’azote, l’abattage des forêts (déforestation), l’augmentation de l’élevage, les engrais contenant de l’azote, et les gaz fluorés émis par les équipements et les produits utilisant ces gaz.
Le Groupe International d’Experts sur le Climat (GIEC), créé en 1988, reconnaît que l’influence humaine sur le climat a été la cause dominante du réchauffement observé depuis le milieu du 20ème siècle. Selon le GIEC, dès 2030, la température de la planète devrait augmenter de 1,5 degré. Les prochaines années seront marquées par un changement climatique qui va s’accentuer dans le monde entier.