Sahara : rencontre de haut niveau entre le Maroc et la Russie à Moscou

À la veille d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité des Nations unies sur la question du Sahara, prévue pour le 14 avril, la diplomatie marocaine s’active discrètement sur plusieurs fronts. C’est dans ce contexte stratégique que Lotfi Bouchaâra, ambassadeur du Royaume du Maroc en Fédération de Russie, a été reçu à Moscou par Mikhaïl Bogdanov, représentant spécial du président russe pour le Proche-Orient et les pays d’Afrique, également vice-ministre des Affaires étrangères.

Cette entrevue, annoncée par la diplomatie russe, s’est tenue dans un climat empreint de gravité et d’attention, à la mesure des tensions persistantes dans les zones concernées. Elle a permis un échange de vues approfondi sur l’ensemble des dossiers régionaux d’actualité, en particulier les foyers de crise au Proche-Orient et en Afrique du Nord. Les deux responsables ont insisté sur la nécessité d’une coopération politique régulière et structurée entre Rabat et Moscou, fondée sur le respect mutuel, la convergence d’intérêts et un dialogue franc et soutenu.

Au cœur de leurs discussions figuraient également les mécanismes de résolution pacifique des conflits régionaux, un objectif que les deux capitales affirment vouloir atteindre en s’appuyant exclusivement sur le droit international public et les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Les deux parties ont rappelé que ces instruments multilatéraux demeurent, selon elles, les seuls fondements légitimes capables d’aboutir à une désescalade durable, équitable et conforme aux principes de souveraineté des États.

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Cette rencontre diplomatique intervient à un moment particulièrement sensible. La communauté internationale, par le biais des Nations unies, continue de suivre de près la situation au Sahara, où la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum (Minurso) maintient sa présence. Le mandat de cette force d’interposition a d’ailleurs été prorogé jusqu’au 31 octobre 2025, à la suite d’un vote du Conseil de sécurité le 30 octobre dernier, s’appuyant sur les recommandations formulées par le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dans son dernier rapport.

Dans les coulisses de la diplomatie, le déplacement de l’ambassadeur marocain à Moscou apparaît ainsi comme un jalon supplémentaire dans les efforts du Maroc pour consolider ses appuis auprès des membres influents du Conseil de sécurité, à l’approche d’une échéance diplomatique de premier plan. En réaffirmant le cadre multilatéral comme référence incontournable, Rabat et Moscou affichent leur volonté partagée de contribuer à la stabilité régionale, dans un contexte international marqué par des recompositions stratégiques et des incertitudes géopolitiques.