Salaheddine Mezouar : Le Royaume est déterminé à faire de la COP22 une conférence de l’action et de la concrétisation

Le Maroc est déterminé à faire de la COP 22 une conférence de l’action et de la concrétisation, a souligné le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Salaheddine Mezouar. 

Intervenant lors de la conférence du Dialogue de Petersberg, organisée à Berlin (04-05 juillet), le ministre a affirmé que l’engagement du Maroc et les efforts déployés dans le cadre du développement durable et de la préservation de l’environnement, «font de lui un pays responsable, engagé et déterminé à faire de la COP22, un moment fort pour implémenter l’Accord de Paris ».

Déclinant la vision du Royaume pour cette conférence planétaire, M. Mezouar a affirmé que le Maroc veut accompagner et soutenir les parties dans la ratification de l’Accord de Paris, impulser le dynamisme nécessaire pour maintenir la mobilisation engagée pour que les parties réévaluent à la hausse leurs ambitions pour les contributions nationales climat et consolider la mobilisation des acteurs non étatiques et des gouvernements dans le cadre de l’Agenda d’Action pour le Climat et son institutionnalisation pour garantir sa pérennité à travers des annonces d’actions et d’initiatives concrètes.

Le Maroc, a poursuivi le ministre, entend également convenir d’une feuille de route concrète en vue de mobiliser les 100 Milliards de dollars d’ici 2020, accélérer l’agenda pré 2020 à travers l’impulsion d’une dynamique pour accélérer la ratification de l’amendement du protocole de Kyoto, l’accompagnement des pays en développement dans la préparation de leurs plans nationaux d’adaptation, la généralisation des systèmes d’alerte, l’assistance technique aux pays vulnérables, l’extension de l’initiative énergie renouvelable pour l’Afrique et la facilitation des transferts de technologie et le renforcement des capacités.

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération a affirmé que les priorités et les objectifs retenus pour cette conférence sont clairs pour accélérer le processus de ratification de l’Accord de Paris, appuyer les négociations et apporter des solutions concrètes dans l’Agenda d’Action pour le Climat.

L’engagement sur la question de l’entrée en vigueur rapide de l’Accord de Paris fait l’objet d’une attention particulière avec les équipes de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques ( CCNUCC ) et la Présidence Française, a dit M. Mezouar, précisant que son entrée en vigueur d’ici la COP22 serait un signal politique fort pour toutes les Parties prenantes.

Le ministre a rappelé que le Maroc, a d’ores et déjà approuvé en Conseil des ministres et en Conseil de gouvernement, le projet de loi en vue de la ratification de l’Accord de Paris et que ce texte passera devant les deux chambres du Parlement avant la tenue de la COP22 en novembre prochain à Marrakech.

Il a également cité d’autres signaux incitatifs à transmettre pendant ces quelques mois avant la COP22, notamment la ratification de l’amendement de Doha du protocole de Kyoto pour ceux qui ne l’ont pas encore fait et celui relatif au Protocole de Montréal.

M. Mezouar a annoncé aussi l’élaboration d’un programme de conférences pour faciliter l’implémentation de l’Accord de Paris dont une réunion informelle les 10 et 11 septembre, à Marrakech qui mettra autour de la table les négociateurs en chefs, une Pré-COP du 12 au 14 octobre, à Marrakech qui sera l’occasion pour les ministres de se retrouver avant le démarrage des travaux de la COP et du CMP, le dialogue de facilitation, le second dialogue ministériel de haut niveau sur la finance climatique et la rencontre de haut niveau sur l’action climatique.

Ces rendez-vous, a expliqué M. Mezouar, devront permettre de faire avancer les négociations et contribuer à intensifier la coopération Sud-Sud, Nord-Sud et favoriser les partenariats Triangulaires.

Le ministre a en outre fait état de la préparation d’initiatives dédiées à l’accélération des résultats à travers notamment, l’initiative AAA (Adaptation of the African Agriculture) visant à encourager et appuyer en complémentarité aux initiatives d’adaptation existantes et l’initiative Fast track Finance visant à mettre en place un mécanisme de financement climatique accéléré. Le ministre a ajouté que la COP22 a la responsabilité de consolider les acquis et d’orienter l’action en transformant le consensus dégagé à Paris en des actions efficaces et des résultats tangibles pour les générations actuelles et à venir, notant que les négociations de mise en œuvre de l’Accord de Paris nécessitent de l’audace et de la détermination pour surmonter les difficultés et les doutes.

Il a relevé que l’esprit de Marrakech repose sur les principes de continuité, d’inclusion, d’équité, et de transparence pour des actions fortes et des annonces concrètes. Il représente la continuité logique du dynamisme ayant fait aboutir l’Accord de Paris et doit permettre une mobilisation de l’ensemble des acteurs étatiques et non-étatiques en consolidant leur engagement en faveur du climat et des Objectifs de Développement Durable.

L’esprit de Marrakech, a dit le ministre, doit renforcer la solidarité et l’équité en faveur des plus vulnérables.

S’agissant du financement, le ministre a lancé un appel «à toutes les consciences, afin de concrétiser les promesses données à Paris et aux pays développés, pour qu’ils honorent leurs engagements en termes d’atténuation et de financement et qu’ils montrent la voie aux autres pays ». Le ministre s’est également adressé aux pays en voie de développement pour qu’ils fassent preuve de plus de solidarité envers les plus vulnérables en contribuant, volontairement, à l’aune de leurs capacités respectives, car le passage vers une économie verte nécessite une mobilisation très large et des financements colossaux et le développement de la finance climatique et des marchés des capitaux verts constitueront des outils structurant dans cette transition.

La Présidence marocaine montante de la COP22 s’inscrit dans la continuité et poursuit cette mobilisation en optant pour une approche d’ouverture et de transparence afin de placer cette conférence dans cette lignée des « COP nouvelle génération », a dit le ministre , ajoutant que le Maroc compte mobiliser tous les acteurs à travers un certain nombre d’événements notamment un sommet des consciences, un sommet des parlementaires, un forum des universités et une série de Business Dialogues.

Et afin d’associer davantage les opérateurs économiques des pays en développement, le Maroc envisage d’organiser un sommet avec les Multinationales du Sud, prévu en septembre à Rabat.

Le ministre a, par ailleurs, souligné l’importance du Dialogue de Petersberg qui constitue un rendez-vous incontournable dans la facilitation des négociations climatiques. Cette rencontre, a-t-il dit, est devenue un catalyseur de premier plan pour la coopération internationale sur le climat et contribue à accélérer l’obtention de consensus autour des questions majeures.

M. Mezouar s’est réjoui de l’esprit de partenariat qui a animé cette session, estimant que les échanges ont été francs et constructifs et ont permis aux participants d’envisager sereinement les prochaines échéances.

Il n’a pas maqué en conclusion de souligner l’exemplarité du partenariat Marocco-Allemand dans la bonne gouvernance environnementale et dans l’appui à l’introduction à grande échelle des énergies renouvelables.

Ce Partenariat, a-t-il dit, «est appelé à connaitre de nouveaux développements, non seulement au profit de nos deux Pays, mais aussi comme catalyseur des décisions prises au niveau des prochaines COP, et comme témoin de notre soutien au multilatéralisme climatique».