Salé: Appel à une approche globale abordant les différents aspects des soins de santé pour développer la télémédecine sportive
Les participants au 1er congrès international sur la télémédecine sportive et la santé digitale, organisé par l’Institut Royal de Formation des Cadres (IRFC), ont été unanimes à souligner, dimanche à Salé, que le développement de la télémédecine sportive implique une approche globale qui aborde les différents aspects des soins de santé, des infrastructures technologiques, des cadres politiques et juridiques et de la recherche scientifique.
Dans des recommandations émises à l’issue de ce conclave, les participants ont insisté sur la nécessité de renforcer l’infrastructure de santé sportive, y compris les hôpitaux et les cliniques, d’adapter les structures sportives et d’équiper les installations sportives, pour garantir que les consultations de télémédecine puissent être menées efficacement et que les logiciels de santé digitale soient utilisés convenablement.
Ils ont, dans ce sens, recommandé la mise en place de centres de téléréhabilitation pour les athlètes de haut niveau mutualisés au niveau national et international et d’améliorer la connectivité Internet des installations et infrastructures sportives, en particulier dans les zones reculées ou rurales, pour permettre des consultations vidéo et une transmission de données fluides, ainsi qu’une meilleure gestion et sécurité des données sportives des athlètes et une plus forte articulation avec leurs dossiers médicaux partageables.
Ils ont également appelé à offrir une formation dans les meilleures pratiques de la télémédecine sportive aux professionnels de la santé, notamment les médecins, les infirmières, les kinésithérapeutes, les spécialistes et le personnel de soutien, ainsi qu’aux professionnels du sport: entraineurs, athlètes, et responsables des fédérations, afin de développer leurs compétences en télémédecine et santé digitale.
Les recommandations ont, par ailleurs, souligné l’importance d’investir dans des plateformes et des logiciels de télémédecine et santé digitale pour le sport de haut niveau qui créent de la valeur tout en étant sécurisés. Cela inclut non seulement des outils de consultation vidéo, mais également des systèmes de dossiers de santé électroniques et des analyses de données pour une meilleure prise en charge de la santé des sportifs de haut niveau.
Les participants au congrès ont, de même, plaidé en faveur de la collaboration entre les institutions sportives, les professionnels du sport et ceux de la médecine du sport, les prestataires de soins de santé, les responsables des politiques de développement du digital, les instances chargées de la protection des données personnelles, les opérateurs télécoms et fournisseurs de services internet.
Ils ont relevé que cette collaboration peut améliorer le développement de services de télémédecine adaptés spécifiquement aux athlètes aussi bien en état de bonne santé qu’en cas de blessures ou d’handicaps liés au sport.
S’agissant de la recherche et développement, l’accent a été mis sur la promotion de la recherche dans le domaine des technologies de télémédecine et de santé digitale et du sport ainsi que de l’IA appliquée à la médecine du sport de haut niveau, ce qui peut conduire à des innovations majeures comme en matière d’appareils portables, de systèmes de télésurveillance sanitaire et d’outils de diagnostic spécialisés pour les athlètes et adaptés à l’activité sportive de haut niveau.
Lire aussi : Marché de changes : le dirham se déprécie de 0,21% face à l’euro (BAM)
Les participants au congrès ont, en outre, appelé à fournir un soutien financier, des subventions ou des incitations aux prestataires et aux établissements de soins de santé spécialisés dans la médecine du sport pour qu’ils adoptent les technologies de télémédecine et de santé digitale, ce qui est à même de faciliter l’investissement initial requis pour la mise en œuvre des services de télémédecine et de santé digitale.
Ils ont, de même, plaidé pour des politiques et des lignes directrices spécifiques pour la télémédecine et de la santé digitale sportives, abordant des questions telles que la couverture d’assurance, ou les mécanismes de remboursement des services de télémédecine et santé digitale pour les athlètes de haut niveau en étroite collaboration avec les fédérations.
Dans ce sens, ils ont recommandé d’instaurer un système de remboursement des actes de télémédecine en sport qui puisse faciliter l’accès des clubs et athlètes à la technologie de santé digitale et promouvoir la recherche et l’innovation en la matière.
D’autre part, les participants au congrès ont appelé à créer un réseau d’échange de données de santé du footballeur africain initié et opéré au Maroc, permettant de solliciter des services de télémédecine (télé-expertise, téléconsultation, téléradiologie,….) de la part des experts en activité dans les différents centres médicaux d’excellence de la FIFA en Afrique et dans le monde.
Cette initiative, explique-t-on, aura un but thérapeutique et scientifique permettant de promouvoir la recherche et acquérir les outils nécessaires à l’utilisation par exemple d’une IA responsable et maitrisée dans la médecine du sport à partir d’un centre d’excellence à créer au Maroc.
Organisé en partenariat avec le ministère de l’Education nationale, du Préscolaire et des Sports, et l’Université Mohammed VI des sciences et des la santé, le 1er congrès international sur la télémédecine sportive et la santé digitale a constitué une plateforme d’échange de connaissances, d’expériences et de recherches innovantes dans les domaines de la santé digitale et de la télémédecine sportive.
Des tables rondes, des ateliers et des exposés ont été au programme de ce congrès international qui a permis de jeter la lumière sur plusieurs thématiques telles que « capteurs, biodispositifs, portables dans le sport », « données massives sur la santé et analyse des données dans le sport », « intelligence artificielle en diagnostic et en thérapie », « l’internet des objets médicaux dans le sport », « les médias sociaux en médecine sportive », ou encore « réadaptation par exercice de télésanté ».
Avec MAP