Sanchez sauve son poste malgré la poussée du PP
Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a réussi à conserver son poste après les élections législatives de dimanche, malgré la forte progression du Parti populaire (PP) de droite. Son parti, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), est arrivé deuxième avec près de 32 % des voix, juste derrière le PP qui a obtenu 33 % des suffrages.
Sánchez devrait pouvoir former un nouveau gouvernement de coalition avec son partenaire actuel, la formation de gauche Unidas Podemos, qui a recueilli plus de 11 % des voix, et d’autres petits partis. Il lui faut pour cela au moins 176 sièges sur les 350 que compte le parlement. Selon les résultats provisoires, il disposerait de 181 sièges.
Le grand perdant du scrutin a été le parti d’extrême droite Vox, qui a chuté à 13 % des voix, perdant plus de quatre points de pourcentage par rapport aux élections précédentes. Il avait espéré former une majorité de droite avec le PP, mais cela s’est révélé impossible. Les libéraux de Ciudadanos ont également essuyé un revers, n’obtenant que 5 % des voix, soit une perte de près de sept points.
Un vote sans influence du dossier marocain
Le résultat est un soulagement pour Sanchez, qui a été vivement critiqué par ses rivaux pendant la campagne pour sa politique envers le Maroc. Le Premier ministre avait changé de position sur la question du Sahara l’an dernier, reconnaissant la souveraineté du Maroc sur son territoire. Cela lui avait valu les accusations de trahison de la part du PP et de Vox, qui ont tenté d’exploiter le sentiment anti-marocain.
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Mais les électeurs espagnols n’ont pas cédé à la rhétorique hostile au Maroc alimentée par certains médias et politiciens. Ils ont préféré une voie modérée et pragmatique qui ne met pas en péril les bonnes relations avec le pays voisin.
Le Maroc avait déjà manifesté sa volonté de renforcer la coopération avec l’Espagne, notamment en ouvrant un poste douanier dans l’enclave de Sbta, mais attend la confirmation de la position espagnole.
D’autres surprises au sein du paysage politique
Les élections ont également réservé d’autres surprises. Par exemple, le parti de gauche radicale Sumar, mené par la vice-première ministre Yolanda Diaz, a subi un échec cuisant. Il a terminé quatrième, derrière Vox, qu’il avait souvent qualifié de parti fasciste et xénophobe. Vox lui-même a aussi perdu des plumes au profit du PP, qui a bénéficié de ses alliances avec le parti d’extrême droite dans certaines régions.
Les élections avaient été provoquées par l’échec de Sánchez à faire adopter son budget par le Parlement en septembre. Il espérait renforcer sa position pour mettre en œuvre son programme de réforme de gauche, mais il doit maintenant composer avec d’autres partis.
Il a déclaré après l’annonce des résultats qu’il voulait former un gouvernement “stable et progressiste” qui se concentre sur la relance de l’économie après la crise du coronavirus. Il a aussi appelé au “dialogue et à la coopération” entre les différentes forces politiques en Espagne.