Santé : La généralisation de la couverture sociale nécessite une cohérence dans l’investissement à engager
La généralisation de la couverture sociale requiert la mise en place d’une cohérence dans l’investissement à engager entre les différentes composantes du système de la santé, a indiqué, samedi, le Trésorier général du Royaume, Noureddine Bensouda.
La généralisation de cette couverture sociale aura nécessairement pour effet de créer une demande supplémentaire en termes de soins de santé, a relevé M. Bensouda, lors d’un colloque-webinaire, organisé par le ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration-Trésorerie générale du Royaume- et l’Association pour la Fondation Internationale de Finances Publiques (FONDAFIP), avec le soutien de la Revue française de finances publiques (RFFP).
En outre, la concrétisation et la réussite du chantier ambitieux de couverture sanitaire universelle passent, d’abord et avant tout, par la mise en place des préalables nécessaires en termes de mise à niveau de l’offre de soins, a ajouté le responsable.
M. Bensouda a noté que l’aspect quantitatif de l’offre de soins est important, mais son aspect qualitatif l’est aussi, appelant, à ce titre, à s’assurer que les efforts engagés en termes de ressources humaines, d’infrastructures et de matériel et consommables, soient accompagnés d’ »une amélioration de la qualité des soins ».
Par ailleurs, le responsable a fait savoir que le taux de couverture médicale a connu « une nette progression », passant de 16% avant l’entrée en vigueur de l’Assurance maladie obligatoire en 2005, à environ 68% actuellement, ajoutant que la progression de ce taux s’est accompagnée d’une évolution des taux de prise en charge des frais médicaux, qui peuvent aujourd’hui atteindre 100% dans le cas des Affections de longue durée (ALD) et des Affections lourdes et coûteuses (ALC).
De même, la mortalité maternelle a drastiquement baissé, passant d’un ratio de 228 décès pour 100.000 naissances vivantes durant la période 1992-1997 à un ratio de 72,6 décès pour la période 2015-2016, a-t-il rappelé.
Certes, le système de santé marocain connaît des « évolutions indéniables », a-t-il fait observer, avant de souligner que, de par sa nature et sa construction, ce système est contraint de s’adapter, voire de « se renouveler constamment et d’anticiper les évolutions et les mutations de la société », dont la principale est le vieillissement de la population. Entre 2020 et 2060, le nombre de personnes de plus de 65 ans devrait être multiplié par trois.
La nécessité est donc de mettre en place une réelle cohérence de la politique de la santé, une volonté ferme de coordination entre les différents acteurs et une bonne répartition des tâches, a-t-il insisté.
Il s’agit, d’après M. Bensouda, de mettre de l’ordre dans les prélèvements fiscaux avec comme principe, « l’universalité de l’impôt », ou tout simplement le respect du principe édicté par l’article 39 de la constitution.
De surcroît, « notre futur sera également marqué par l’omniprésence du digital et de l’intelligence artificielle. Un futur où les interactions et les liens de causalité entre divers secteurs seront encore plus complexes, nécessitant l’intégration de la santé dans toutes les composantes des politiques publiques », a fait remarquer M. Bensouda.
Organisée sur le thème « Financement de la santé, Territoires et Intelligence artificielle: Quel droit à la santé au Maroc et en France ? », cette rencontre, a connu également la participation de Michel Bouvier, Président de FONDAFIP et Directeur de la RFFP et Marie-Christine Esclassan, secrétaire générale de FONDAFIP et directrice de la RFFP.
Selon les organisateurs, ce webinaire se veut une occasion d’échanger et débattre des diverses questions ayant trait à la santé publique, notamment, en ce qui concerne le financement, l’efficacité des dépenses de la santé, le rapport aux territoires, ou encore, à l’impact des technologies de l’information.