Santé : Le Roi Mohammed VI décline les priorités de la réforme
Le Roi Mohammed VI a présidé le 13 juillet un Conseil des ministres, marquant l’adoption de projets de décrets et de projets de loi-cadre, qui visent à introduire des réformes pour améliorer le secteur national de la santé. Au cours du Conseil, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a fait une présentation sur un projet de loi sur le système national de santé, visant à améliorer le secteur.
Le projet de réforme du décret consiste en l’adoption d’une bonne gouvernance au niveau du secteur de la santé, en particulier dans les hôpitaux du pays.
Les réformes visent également à créer les autorités nécessaires dans le secteur, notamment une Haute autorité pour la santé, une agence pour les médicaments et les produits de santé et une agence pour le sang et les produits dérivés du sang.
En vertu du nouveau projet de loi, le Ministère de la santé vise à développer les ressources humaines en vue de motiver le capital humain dans le secteur public et de réduire le manque de ressources humaines.
La réforme vise à ouvrir des portes aux experts médicaux étrangers et aux experts de la diaspora marocaine. Le nouveau plan vise également à améliorer les services de santé pour répondre aux attentes marocaines en termes de facilitation de l’accès aux soins de santé et d’amélioration des services de santé.
« Bonnes nouvelles », clame le Pr Jaafar Heikel, épidémiologiste, consultant en sécurité sanitaire. Sur un compte twitter, Heikel soutient que « La haute autorité de la santé serait un organe stratégique, de régulation, de recommandations techniques et scientifiques sur les aspects épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques, de coordination de l’assurance maladie et de la protection sociale. »
La loi cadre déclinée, il reste maintenant à construire et la mettre en œuvre pour traduire un système de santé accessible, de qualité et performant tant public que privé.
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Pour le professeur Heikel, « La loi cadre pour la santé est une excellente nouvelle. La politique de santé aura une vision sur 10 ans voire plus. » Avec cette nouvelle opportunité, Pr Jaafar Heikel, consultant en sécurité sanitaire, estime que « le ministère de la Santé sera restructuré au niveau national et régional. Des agences autonomes, un financement innovant, des Ressources Humaines valorisées et une gouvernance optimale. »
Le HCP et le CNDH rappellent au gouvernement les urgences
Début juillet, le Haut-Commissariat à la planification (HCP) a publié un rapport dans lequel il souligne les graves défis du secteur en termes d’accès aux soins de santé.
Le rapport met l’accent sur le manque de services de santé au profit des femmes en raison de différents facteurs, notamment la crise de la Covid-19.
« Le confinement lors de la pandémie a eu un impact majeur sur l’accès des femmes aux services de santé et est susceptible de les affecter pendant de nombreuses années à venir », indique le rapport du HCP.
« Le confinement lors de la pandémie a eu un impact majeur sur l’accès des femmes aux services de santé et est susceptible de les affecter pendant de nombreuses années à venir », indique le rapport du HCP.
Le rapport a révélé que 27,3% des femmes n’avaient pas accès aux soins de santé maternelle tandis que 20,8% ne pouvaient pas avoir accès aux services de soins de santé reproductive au cours des derniers mois.
Le manque d’accès aux services de santé maternelle est plus élevé dans les zones rurales, avertit le rapport.
Le manque d’accès aux services de santé maternelle est plus élevé dans les zones rurales, avertit le rapport.
En plus du HCP, le Conseil national marocain des droits de l’homme (CNDH) a publié un rapport dans lequel il a présenté un ensemble de recommandations pour faire face à la crise dans le secteur.
Le rapport indique que les soins de santé doivent être traités comme un « investissement pour la sécurité et la prospérité de la nation ».
Le secteur souffre d’une grave pénurie de personnel médical. Seulement 32 000 médecins et 65 000 infirmières opèrent dans le secteur à travers le pays – qui a besoin d’au moins 65 000 professionnels de la santé.
Les quatre piliers fondamentaux de la réforme
Premier pilier : adoption d’une bonne gouvernance visant le renforcement des mécanismes de régulation de l’action des acteurs et la consolidation de la gouvernance hospitalière et la planification territoriale de l’offre sanitaire sur tous les niveaux :
Premier pilier : adoption d’une bonne gouvernance visant le renforcement des mécanismes de régulation de l’action des acteurs et la consolidation de la gouvernance hospitalière et la planification territoriale de l’offre sanitaire sur tous les niveaux :
– Stratégique: à travers la création d’une Haute Autorité de la santé, d’une Agence des médicaments et des produits de santé et d’une Agence du sang et produits dérivés du sang.
– Central: à travers la révision des missions, fonctions et de l’organisation de l’administration centrale.
– Territorial: à travers la création de groupements sanitaires territoriaux, qui seront chargés principalement de l’élaboration et de l’exécution du programme national régional et du renforcement des mécanismes de coopération et de partenariat entre les secteurs public et privé.
Deuxième pilier: valorisation des ressources humaines, notamment à travers l’élaboration de la loi sur la fonction publique sanitaire, en vue de motiver le capital humain dans le secteur public, réduire le manque actuel en ressources humaines, réformer le système de formation, outre l’ouverture sur les compétences médicales étrangères et l’encouragement des cadres médicaux marocains résidant à l’étranger à retourner exercer dans leur pays.
Troisième pilier: mise à niveau de l’offre sanitaire en vue de répondre aux attentes des Marocains en matière de facilitation de l’accès aux services médicaux, l’amélioration de leur qualité et la répartition équitable des services hospitaliers à travers le territoire national, via la réhabilitation des structures sanitaires primaires, la mise à niveau des hôpitaux, l’instauration de l’obligation de respect du parcours de soins, en plus de la création d’un système d’homologation des établissements de santé.
Le quatrième pilier porte sur la digitalisation du système de santé, à travers la mise en place d’un système informatique intégré pour le regroupement, le traitement et l’exploitation des principales informations ayant trait au système de santé.
Avec MAP