Santé mentale : Ces grands oubliés des politiques publiques
Les maladies mentales perdent de plus en plus leur tabou au Maroc. Ce n’est pas parce que la société s’est ouverte a démystifié la maladie, mais simplement parce que les nombreuses formes de la maladie ne sont plus rares au Maroc.
Selon les chiffres publiés par le ministère de la Santé, 48,9% des Marocains de plus de 15 ans présentent actuellement des signes d’un trouble mental ou souffrent d’une des nombreuses formes de la maladie.
Le ministère de la Santé prend la question de la santé mentale très au sérieux. Les chiffres sont connus depuis la présentation de l’étude du CESE en octobre dernier. Dans une question écrite des parlementaires, le ministre de la Santé Khalid Ait Taleb a maintenant a confirmé la hausse des cas de maladie mentale.
Selon le ministre, 26% des Marocains souffrent de dépression, 9% sont touchés par l’anxiété à un moment de leur vie, 5,6% souffrent de maladies mentales et 1% seraient atteints de schizophrénie. Le ministre fait valoir que ces perturbations ont des coûts très élevés, tant sur le plan économique que social. Elles conduisent à une stigmatisation sociale, qui peut même évoluer vers une forme de rejet et des discriminations. Selon facteurs réduisent considérablement les chances des patients d’accéder aux soins de santé.
Impact sur le marché du travail
De plus, le Maroc souffre d’une grave pénurie de personnel médical. Le nombre de psychiatres est de 1 pour 100 000 habitants. Ce chiffre est inférieur à la moyenne mondiale de 1,7/100 000 et à la moyenne européenne de 9,7/100 000, selon le HCP. Autre problème, le secteur public manque de cadre légal réglementant la pratique des psychologues.
Bien que les statistiques officielles montrent une forte prévalence de troubles mentaux et psychologiques, il est clair que les professionnels de la santé mentale ne suffisent pas à répondre aux besoins de ceux qui ont besoin d’aide.
Faibles capacités de traitement dans le système de santé
En termes d’infrastructures, le Maroc ne compte que 6,43 lits pour 100 000 habitants. La moyenne mondiale est de 13,3 lits et la moyenne européenne de 47,3 lits pour 100 000 habitants. Plus précisément, selon le rapport du journal, le Maroc compte 25 centres psychiatriques intégrés aux hôpitaux publics, avec un total de 825 lits. Il existe 11 hôpitaux publics universitaires et spécialisés avec 1 341 lits et trois formations sanitaires universitaires pour le traitement des maladies de la toxicomanie avec 46 lits.
Le ministère veut éliminer cet écart et intégrer les services de santé mentale dans les hôpitaux publics et les soins de santé primaires. En particulier, la procédure d’internement judiciaire devrait être modifiée. En outre, le ministère de la Santé élabore un plan stratégique national intersectoriel pour les troubles mentaux et psychologiques. La mise en œuvre de ce plan est prévue pour 2023 et a été élaborée en collaboration avec l’Agence française de développement. Le plan couvre la période 2023-2030.