Santé mentale: un enjeu collectif, une priorité mondiale
Célébrée le 10 octobre de chaque année, la journée mondiale de la santé mentale est l’occasion de sensibiliser davantage l’opinion publique aux questions de santé mentale et de mobiliser les énergies et fédérer les efforts en faveur de sa promotion.
Célébrée pour la première fois en 1992 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), cette journée a pour thème cette année « Faire de la santé mentale et du bien-être de tous une priorité mondiale ». Un moyen de rappeler que la santé mentale est un enjeu collectif et que la réponse ne peut être que globale.
En effet, si la santé mentale est cruciale partout et pour chaque être humain, il n’en demeure pas moins que dans le monde entier, les besoins dans ce domaine sont importants et les réponses insuffisantes et inadaptées.
Selon les données de l’OMS, le constat demeure aussi alarmant. Et pour cause: rien que dans la région européenne, on estime que 50% des personnes dépressives et 20% de celles atteintes de schizophrénie ne reçoivent aucun traitement médical spécifique.
Pour l’année 2022, la campagne mondiale revient sur les ravages de la pandémie du Covid-19 sur la santé mentale, d’où l’importance de cette journée mondiale qui offre l’occasion idoine en vue de relancer et intensifier les efforts pour protéger et améliorer la santé mentale.
« De nombreux aspects de la santé mentale ont été remis en question. Déjà avant la pandémie en 2019, on estimait qu’une personne sur huit dans le monde vivait avec un trouble mental », explique l’OMS à l’occasion de cette journée, soulignant que dans le même temps, les services, les compétences et les financements disponibles pour la santé mentale restent rares et bien en deçà des besoins, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
Si la pandémie du Covid-19 a créé une véritable crise mondiale pour la santé mentale, elle a aussi alimenté des stress à court et à long termes et sapé la santé mentale de millions de personnes.
D’après l’OMS, les estimations évaluent l’augmentation des troubles anxieux et dépressifs à plus de 25% au cours de la première année de la pandémie, alors que les services de santé mentale ont été gravement perturbés et l’écart de traitement pour les problèmes de santé mentale s’est creusé.
Force est de constater également que les inégalités sociales et économiques croissantes, les conflits prolongés, la violence et les urgences de santé publique affectent des populations entières, menaçant les progrès vers un meilleur bien-être.
Dans ce cadre, l’OMS appelle à « approfondir la valeur et l’engagement que nous portons à la santé mentale en tant qu’individus, communautés et gouvernements et assortir cette valeur d’un engagement et d’un investissement accrus de la part de toutes les parties prenantes, dans tous les secteurs ».
« Nous devons renforcer les soins de santé mentale afin que l’éventail complet des besoins soit satisfait grâce à un réseau communautaire de services et de soutiens accessibles, abordables et de qualité », insiste l’organisation onusienne.
Ainsi, l’OMS souhaite un monde dans lequel la santé mentale soit valorisée, promue et protégée, où chacun aura une chance égale d’en jouir et d’exercer ses droits humains, et où chacun peut accéder aux soins de santé mentale dont il a besoin.
Cette journée mondiale est donc l’occasion de renouveler l’appel à toutes les parties prenantes pour œuvrer ensemble afin que la santé mentale se voie accorder plus d’importance et susciter un plus large engagement, de repenser les environnements influant sur la santé mentale et de renforcer les systèmes chargés de la santé mentale.
Elle est aussi une opportunité pour les personnes atteintes de troubles mentaux, les défenseurs des droits, les gouvernements, les employeurs, les employés et les autres intervenants de reconnaître les avancées réalisées dans ce domaine et d’identifier clairement les actions devant être menées pour s’assurer que la santé mentale et le bien-être deviennent une priorité globale pour tous.
Avec MAP