Scandale de la cryptomonnaie en Argentine : le président Milei reconnait avoir pris « une gifle »

Le président argentin, Javier Milei, a tenté de prendre ses distances avec le scandale de promotion d’une cryptomonnaie, affirmant qu’il « n’avait rien à cacher » et qu’il a pris une « gifle » pour avoir agi de « bonne foi ».

Dans une interview télévisée diffusée lundi soir, Milei réagissait pour la première fois au scandale politico-médiatique déclenché vendredi soir, après la publication par le chef de l’État d’un tweet faisant la promotion d’une cryptomonnaie dénommée « $Libra », créée le même jour, et dont le cours a flambé en quelques heures avant de s’effondrer complètement.

Dans son entretien d’une heure avec la télévision locale « TN », Milei a déclaré qu’il « n’avait rien à cacher ou à dissimuler » dans cette affaire.

Il a rappelé dans la foulée que les promoteurs de la cryptomonnaie lui avaient proposé, il y a quelques mois, de « créer une structure pour financer les entrepreneurs qui, en raison de leurs activités informelles, ne peuvent pas accéder au crédit, et ainsi générer de la croissance économique ».

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Faisant remarquer le caractère volatile du marché des cryptomonnaies, Milei a indiqué que devant les doutes suscités par le nouvel actif numérique, il avait décidé au bout de quelques heures d’effacer son tweet promotionnel, provoquant un mouvement de panique. Il s’en est suivi des pertes estimées à plusieurs millions de dollars pour des milliers de personnes qui ont injecté des fonds dans la nouvelle cryptomonnaie.

Milei a ensuite fait une autocritique. Dans cette affaire, « j’ai reçu une gifle parce que je voulais aider les entrepreneurs », promettant d’installer désormais « des filtres » afin de stopper ceux qui cherchent à profiter de son statut pour promouvoir leurs affaires.

Toutefois, le mea-culpa de Milei est loin de dissiper les doutes de la classe politique et du monde des affaires.

Une majorité d’hommes politiques, notamment au sein de l’opposition, exigent une enquête de l’organisme anti-corruption, voire un « procès politique » contre le chef de l’État pour déterminer le degré de son implication dans ce scandale.

Dans le monde des affaires, les conséquences sont encore plus dramatiques. L’indice phare de la bourse de Buenos Aires a plongé de plus de 5,6 % lors de la séance de lundi, mettant au grand jour les suspicions des investisseurs.

De même, la cotation de la monnaie nationale, le Peso, a enregistré une baisse face au dollar après plusieurs semaines d’accalmie.

Les titres de la dette souveraine d’Argentine ont également chuté et les actions des principaux groupes argentins négociés à Wall Street reculaient considérablement.

Avec MAP

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