Seddik Maâninou : « La Marche Verte, un catalyseur du développement saharien »

La 4e édition du Forum MD Sahara, tenue les 6 et 7 décembre 2024 à Dakhla, a offert un moment de réflexion unique sur l’avenir du Sahara marocain, en célébrant deux événements majeurs de l’histoire contemporaine du Royaume : les 25 ans de règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et les 10 ans du Programme de Développement des Provinces du Sud. Dans ce cadre, Seddik Maâninou, journaliste et écrivain, ancien directeur de la télévision marocaine, a abordé l’héritage de la Marche Verte comme un levier stratégique pour l’avenir du Sahara marocain, soulignant l’importance de la mémoire collective et de la vision royale dans la construction d’un avenir prospère pour les provinces du Sud. Un discours captivant qui lie histoire, diplomatie et développement, et qui met surtout en lumière les enjeux actuels et futurs pour cette région stratégique du Maroc.

L’intervenant Seddik Maâninou, journaliste et écrivain de renom, ancien directeur de la Télévision marocaine (TVM) et ancien secrétaire général du ministère de la Communication, a captivé l’audience avec son intervention intitulée « De l’histoire à l’avenir : La mémoire de la Marche Verte comme levier de développement ». Son discours a plongé les participants dans une analyse profonde de la mémoire historique du Maroc et de son impact sur l’avenir des provinces sahariennes.

Le choix du thème par Maâninou, de la mémoire de la Marche Verte, revêt une grande importance symbolique. La Marche Verte, entreprise en 1975 sous l’impulsion de Feu Sa Majesté le Roi Hassan II, a marqué un tournant décisif dans l’histoire du Maroc, en affirmant sa souveraineté sur le Sahara. Cette marche pacifique a permis au Maroc de regagner des terres qu’il considérait comme faisant partie intégrante de son territoire, tout en incitant la communauté internationale à reconnaître la légitimité de sa cause.

Maâninou a également rappelé l’importance de la communication dans le succès de la Marche Verte. Il a évoqué des souvenirs personnels de son expérience en tant que journaliste couvrant cet événement historique. Lors de la marche, le rôle des médias était crucial pour relayer les messages du Royaume à l’échelle internationale. En évoquant le souvenir de Feu Sa Majesté le Roi  Hassan II, Maâninou a souligné son sens exceptionnel de la communication. Le souverain avait su mobiliser l’opinion publique à travers un discours clair, stratégique et apaisé, tout en impliquant la société civile dans cette initiative nationale.

Au-delà du contexte historique de la Marche Verte, Maâninou a mis l’accent sur l’évolution des Provinces du Sud grâce au Programme de Développement des Provinces du Sud, mis en place il y a 10 ans par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Ce programme a marqué un véritable tournant pour la région en matière d’infrastructures, de développement économique, et de politiques sociales.

Maâninou a souligné l’impact de ce programme sur la vie des habitants de ces provinces, en particulier en matière d’accès à des services essentiels tels que la santé, l’éducation, et l’eau potable. Selon lui, le programme a permis de réduire les disparités entre les régions du Maroc et de consolider la position stratégique des Provinces du Sud. Le développement des infrastructures modernes et la mise en place de projets économiques tels que le port de Dakhla, les zones industrielles, ou encore les projets agricoles, ont permis de dynamiser l’économie locale.

Il a également mis en lumière l’implication des populations locales dans ces projets, soulignant l’importance de la participation citoyenne dans la mise en œuvre de ces réformes. Ce modèle de développement, fondé sur l’inclusion et l’approfondissement de la démocratie locale, constitue un exemple de réussite pour les autres régions du Royaume.

La Marche Verte comme modèle de coopération internationale

Un autre point important abordé par Maâninou fut la manière dont la Marche Verte a influencé les relations internationales du Maroc. La diplomatie royale a joué un rôle déterminant dans le processus de négociation avec l’Espagne. À ce propos, il a rappelé que la décision de mener la Marche Verte a été précédée par des démarches diplomatiques complexes visant à convaincre l’Espagne de négocier son départ du Sahara marocain. Cela a été un exemple de diplomatie subtile avec un objectif clair : la restitution de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud.

Maâninou a relaté des souvenirs de la manière dont cette question a été gérée à l’échelle internationale, en particulier à travers les décisions de la Cour Internationale de Justice. La Cour a confirmé la position du Maroc, affirmant qu’il existait bien des liens historiques et juridiques entre le Royaume et le Sahara marocain, un aspect essentiel qui a permis de légitimer la demande du Maroc sur le plan international.

Pour Maâninou, le succès de la Marche Verte ne s’explique pas seulement par la diplomatie, mais aussi par la capacité du Maroc à mobiliser son peuple autour de ce projet. Il a rappelé que la Marche Verte était avant tout une véritable mobilisation populaire. Feu Sa Majesté le Roi Hassan II avait su fédérer les Marocains autour d’une cause nationale, en faisant appel à des milliers de citoyens prêts à se rendre pacifiquement dans le Sahara marocain pour y affirmer leur appartenance au Maroc.

Maâninou a aussi évoqué la manière dont Feu Sa Majesté le Roi Hassan II avait préparé l’opinion publique et les dirigeants marocains à cette marche, en leur donnant des instructions claires et en veillant à la confidentialité des détails opérationnels. Il a également souligné que l’un des éléments clés de la réussite de la Marche verte fut la capacité du Roi à gérer une situation extrêmement complexe avec des acteurs internationaux et à maintenir un équilibre diplomatique tout en préservant la souveraineté du Maroc.

Une réflexion sur l’avenir et la pérennité du modèle marocain

Enfin, Maâninou a conclu son intervention par une réflexion sur l’avenir. Selon lui, la Marche Verte et le programme de développement des Provinces du Sud constituent un modèle de réconciliation entre le passé et l’avenir, en insistant sur la continuité de la politique royale pour le développement de ces régions stratégiques. Il a souligné que les défis à venir résideront dans la gestion des ressources naturelles, l’exploitation des potentialités de la région, notamment en matière d’énergies renouvelables, et la promotion de la stabilité régionale.

Maâninou a souligné que l’avenir des Provinces du Sud repose également sur la consolidation de la paix et de la stabilité au sein du Maghreb. Il a plaidé pour une coopération renforcée entre les pays du Maghreb et une intégration plus poussée des peuples de cette région dans les processus de développement et de dialogue international.

En somme, l’intervention de Seddik Maâninou lors de la 4e édition du Forum MD Sahara a été l’occasion de revisiter l’histoire de la Marche Verte, tout en mettant en lumière l’impact de cette initiative sur le développement des Provinces du Sud et sur les relations internationales du Maroc. Le message qu’il a transmis est clair : la Marche Verte, tout comme les 25 années de règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, incarne la vision d’un Maroc en pleine transformation, en quête de progrès et de solidarité dans le cadre d’une diplomatie pacifique et inclusive.

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