Séisme en Albanie : les secouristes gardent « espoir » et travaillent d’arrache-pied
Les secouristes fouillaient jeudi les décombres d’immeubles dévastés à Durres en Albanie dans l’espoir de retrouver des survivants après un séisme qui a fait plus de 40 morts, emportant des familles entières.
Le tremblement de terre de magnitude 6,4, le plus puissant dans cette région du petit pays des Balkans depuis près d’un siècle, a frappé mardi avant l’aube, à un moment où les gens dormaient. Des bâtiments entiers se sont écroulés, piégeant les victimes sous des montagnes de gravats.
Les secours continuaient à chercher dans les débris à Durres, localité touristique de 400.000 habitants sur l’Adriatique, où une trentaine d’immeubles ont subi de gros dégâts.
Les sauveteurs, aidés par des chiens et des caméras de détection, sont renforcés par des spécialistes venus de pays de l’Union européenne mais aussi de Serbie ou du Kosovo.
Les recherches ont en revanche cessé dans l’autre localité très touchée, la ville de Thumane, au nord de Tirana, où les autorités jugent qu’il n’y a plus de disparus après y avoir retrouvé une vingtaine de corps.
→ Lire aussi : Séisme: l’Albanie, en deuil, recherche désespérément des survivants
Malgré un travail compliqué par des centaines de répliques sismiques, les secouristes gardent l’espoir de trouver des survivants, alors même qu’ils continuent d’extraire des corps des décombres.
Selon un nouveau bilan du ministère de la Défense, 42 personnes ont péri. Pour l’heure, une cinquantaine de personnes ont été récupérées en vie.
« Il peut y avoir de l’espoir jusqu’à huit ou dix jours » après un séisme, dit à l’AFP le capitaine Joël Leroy, qui fouille avec une cinquantaine d’autres membres de l’unité militaire de la sécurité civile de Brignoles, dans le sud de la France, un immeuble très endommagé de Durres. Deux étages au moins se sont enfoncés dans le sol.
Les victimes peuvent se trouver dans des « poches de survie », des poches d’air qui leur permettent de respirer sous les gravats, explique-t-il. « C’est pour cela qu’on travaille d’arrache-pied, on y croit ».
Devant l’immeuble, un jeune homme aux yeux rougis supplie qu’on le laisse voir sa mère décédée à l’intérieur. Les secouristes jugent qu’il est trop dangereux pour l’instant d’extraire son corps.
Michele Melosi, un sauveteur italien à pied d’oeuvre sur une maison effondrée dans le quartier de Keneta, où vivaient jusqu’à neuf membres de la famille Lala, est également déterminé.
Pour l’instant, un seul survivant, un jeune homme, a été récupéré. Les corps d’une grand-mère, d’une fillette de huit ans et d’une jeune femme ont été retrouvés, selon des témoignages de voisins.
« C’est une opération lourde, mais nous sommes là pour ça, on fait ça depuis longtemps », raconte Michele Melosi à l’AFP. « L’espoir meurt le dernier ». A L’Aquila, ville italienne frappée en 2009 par un séisme meurtrier, « on avait trouvé des gens au bout de quatre jours ».
Durant la nuit, les secouristes ont découvert dans les gravats d’un immeuble de six étages les corps d’une mère et de son fils qu’elle serrait dans ses bras. La veille, ils avaient récupéré ceux du père et de la fille, si bien que toute la famille Reci est désormais éteinte, a confié à l’AFP Ilir Duka, un secouriste albanais.
Environ 650 personnes ont également été blessées dans la catastrophe, dont dix grièvement, selon le ministère de la Santé.
Des milliers de personnes se retrouvent sans logement. Le Premier ministre Edi Rama a annoncé que les sans abri qui vivent depuis la catastrophe dans des tentes seraient relogés à l’hôtel. Il a également promis de nouveaux logements pour chaque famille d’ici 2020.
L’Albanie est connue pour son urbanisme sauvage, les maisons y sont souvent construites sans permis.
Selon Rrapo Ormen, un sismologue albanais, le séisme de mardi est le plus puissant enregistré dans la région de Durres depuis 1926.
Les Balkans connaissent une forte activité sismique du fait des mouvements des plaques tectoniques africaine et eurasienne, ainsi que ceux de la microplaque Adriatique.
Avec AFP