Le Sénégal expulse Kémi Séba Vers La France
L’avion transportant Kémi Séba a atterri à Paris ce jeudi matin. L’activiste franco-Béninois a été contraint de quitter le sol sénégalais hier, suite à une seconde interpellation.
Stellio Gilles Robert Capo Chichi, alias Kémi Séba n’est plus au Sénégal où il s’était installé pour poursuivre son militantisme politique. Hier mercredi 05 septembre, il a été arrêté puis expulsé en France par le gouvernement sénégalais. Le président de l’ONG Urgences Panafricanistes a fait l’objet d’une décision d’expulsion du Sénégal pour « menace grave pour l’ordre public ».
Dans une déclaration faite, peu après son interpellation par la police, le ministre sénégalais de l’intérieur et de la sécurité publique a donné des précisions : « Monsieur Chichi qui se présente comme «président de l’ONG Urgences panafricanistes», récemment traduit devant la justice sénégalaise pour des faits de « destruction volontaire et publique par le feu d’un billet de banque ayant cours légal», s’est fait aussi remarquer pour les propos désobligeants qu’il formule à l’encontre des chefs d’Etat et dirigeants africains et envisagerait de mener des actions préjudiciables à l’ordre public en appelant à des rassemblements intempestifs sur la voie publique. Sa présence sur le territoire national constituant une menace grave pour l’ordre public, son expulsion a été prononcée pour devenir immédiatement exécutoire, conformément aux dispositions pertinentes de la loi n° 71-10 du 25 janvier 1971 relative aux conditions d’admission, de séjour et d’établissements des étrangers, modifiée en son article 11 par la loi n° 78-12 du 29 janvier 1978 et du décret n° 71-860 du 28 juillet 1971, relatif aux conditions d’admission, de séjour et d’établissements des étrangers, notamment en son article 36. Monsieur Chichi sera mis en route, ce jour, vers son lieu de provenance ».
Cette expulsion intervient quelques jours après à la mise en liberté de l’activiste qui a passé 5 jours de détention préventive, suite à une plainte de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Il a été mis aux arrêts après avoir brûlé un billet de 5000F CFA en signe de protestation contre le franc CFA, le 19 août dernier.
Si son geste a été globalement critiqué par les intellectuels africains et certaines organisations, son expulsion quant à elle est mal perçue. En effet, dans un communiqué de presse, plusieurs organisations des droits de l’Homme au Sénégal ont dénoncé « une procédure tout à fait arbitraire, qui viole le droit au recours prévu pour les personnes visées par des arrêtées d’expulsion». Quoi qu’il en soit, ce nouveau rebondissement relance le débat sur le franc CFA et son statut de dernière monnaie coloniale encore en activité en Afrique.
Désiré Beiblo