Série d’interpellations d’influenceurs soutien de Tebboune en France

H.M

Après l’épisode de l’influenceur algérien Youcef Zazou, interpellé vendredi matin, pour des soupçons d’appels à la haine, deux de ses homologues ont été appréhendés par la justice française pour des faits similaires : Imad Tintin et Doualemn.

Imad Tintin a été interpellé vendredi soir à Echirolles, près de Grenoble, après avoir publié une vidéo, retirée depuis, appelant à « brûler vif, tuer et violer sur le sol français » alors que Doualemn a lui été appréhendé à Montpellier dimanche, pour avoir publié sur Tiktok des vidéos appelant à des actes violents.

« Tuez-le, laissez-le souffrir » peut-on notamment l’entendre dire dans l’une de ses vidéos, ciblant un manifestant algérien anti-régime, selon l’AFP.

Et ce n’est pas fini, selon la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes Fabienne Buccio : « Plusieurs influenceurs appelant à la haine ou à la violence dans des vidéos publiées sur TikTok ont été signalés aux autorités compétentes par la préfecture du Rhône à Lyon ».

Selon l’AFP, il s’agit d’influenceurs censés résider à Lyon ou dans les alentours et qui ont publié « plus ou moins récemment » des vidéos sur les comptes Sofia Benlemmane, Abdesslam « Bazooka » et Laksas06 et qui dans le sillage des trois premiers, appellent à la haine et à la violence et prenant des positions anti-françaises.

Lire aussi : Qualifiant Boualem Sansal d’« imposteur », Abdelmadjid Tebboune révèle la dérive autoritaire de l’Algérie

Selon Chawki Benzehra, activiste politique algérien et lanceur d’alerte à l’origine de l’arrestation des trois influenceurs, Doualemn visait précisément « ceux qui voulaient manifester le 1er janvier contre le régime algérien, et un jeune militant dont il veut la mort car une personne du nom de Cohen a partagé sa vidéo » explique-t-il sur X.

Au micro d’Europe 1 et face à Pascale Praud, il soutient qu’il faut que « la classe politique française prenne conscience qu’il y a un danger. Que le régime algérien est en train de mener une guerre hybride contre la France, pour déstabiliser la France ».

Toujours selon l’opposant algérien réfugié en France, cette campagne intervient dans un contexte de tensions surtout depuis « la reconnaissance de la marocanité du Sahara », très mal digéré par le régime algérien.

Les doigts devraient, selon l’activiste, indiquer la direction d’une seule et même personne : Mehdi Ghezzar, chef d’orchestre de « la guerre menée en France par le régime algérien » mobilisant un nombre important d’influenceurs.

Pour rappel Mehdi Ghezzar, entrepreneur algérien résidant en France avait défrayé la chronique en insultant le Maroc, ce qui a conduit à son éviction de RMC en août dernier.

En octobre dernier, il expliquait dans un entretien avec Arab News en français, qu’il comptait mettre en place un « lobby DZ », arguant qu’un réseau bien structuré « pourrait non seulement défendre les intérêts de notre communauté, mais aussi promouvoir une image forte et unie de l’Algérie à l’international » ajoutant que « Nos priorités doivent inclure la défense de nos droits, le renforcement des relations bilatérales avec les pays d’accueil, ainsi que la mobilisation des talents pour le développement économique et social de l’Algérie ».

Pour le coup c’est un fiasco retentissant.

Le maestro de la jactance digitale algérienne ne démontre en effet que ce que l’on sait déjà de la communication d’Alger : un amateurisme total proche de l’absurde.

On assiste ainsi à un régime qui fait la guerre à sa diaspora sur un territoire étranger, en utilisant des « agents » digitaux qui n’ont pour arguments que menaces, insultes et violence.

Quels sont les objectifs de ces actions ? Faire peur aux opposants du régime ? Tenter de déstabiliser la France ? Se faire remarquer ?

Le régime algérien tente de se débattre comme il peut pour s’accrocher au pouvoir, cependant plus il tente d’agir, plus il s’enfonce dans un bourbier sans nom, s’aliénant davantage ses partenaires régionaux, les observateurs internationaux et son peuple.

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