Shutdown: Le face-à-face « épique » entre le Président Trump et Nancy Pelosi
Au moment où la fermeture (shutdown) de pans entiers du gouvernement fédéral américain a bouclé sa deuxième semaine, l’Amérique retient son souffle et attend avec beaucoup d’appréhension le face-à-face « épique » entre le Président Donald Trump et la toute fraîchement élue Présidente de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi.
La presse américaine de ce vendredi n’a pas hésité a qualifié ces deux personnalités, que tout oppose, de politiques « les plus puissants » à l’heure actuelle à Washington, sur fond de postures ne trahissant aucune volonté de s’entendre sur un compromis au sujet du mur que le locataire de la Maison Blanche entend construire à la frontière avec le Mexique. Trump réclame un peu plus de 5 milliards de dollars, une proposition que les Démocrates reçoivent avec dédain.
Les pourparlers de ce vendredi à la Maison Blanche, qui ne suscitent aucun espoir particulier tant les deux parties campent sur leurs positions, seront élargis aux chefs de file du Congrès. Les observateurs estiment qu’il existe très peu d’espoir de voir un épilogue à ce shutdown qui a mis au chômage des milliers d’employés fédéraux en l’absence de l’adoption de la loi sur le budget, notant que Nancy Pelosi est devenue le visage du contrôle et des investigations qu’exerce le Congrès sur la branche exécutive, qui n’étaient pas de mise durant les deux premières années du mandat du Président Trump.
« Ce n’est pas juste le fait que Nancy Pelosi et le Président Trump sont d’un tempérament politique diamétralement opposé, mais leur relation doit désormais être perçue sous l’angle des attributions dont disposent le Speaker pour initier, au niveau de la Chambre des représentants, des procédures liées à la motion de censure (impeachment), dans le sillage de l’enquête menée par le procureur spécial, Robert Mueller, sur l’ingérence de la Russie dans la campagne présidentielle américaine de 2016 », explique la presse américaine, en faisant observer qu’une telle démarche a certes une forte charge symbolique, mais n’a aucune chance de passer au niveau du sénat à majorité républicaine.
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Suite à la prestation de serment hier, Pelosi a lancé plusieurs mises en garde au Président Trump en soutenant un projet de loi sur le budget fédéral qui ignore tout simplement les requêtes du locataire de la Maison Blanche relatives à l’enveloppe qu’il souhaite avoir pour financer la construction du mur, une promesse de campagne électorale qu’il entend réaliser pour pouvoir garder cimentée sa base électorale.
« Nous n’allons pas financer le mur, juste au cas où certains entretiendraient un doute », a-t-elle lancé lors d’une conférence de presse donnée jeudi.
Dans la même veine, le démocrate de Californie, membre de la Chambre des représentants US, Brad Sherman, avait annoncé, jeudi, son intention d’introduire une motion de censure contre le Président Trump dès l’ouverture du 116è Congrès.
Selon le Los Angeles Times, le projet de loi de Brad Sherman accusera le Chef de l’exécutif US d' »obstruction de la justice » suite au limogeage de l’ancien directeur du FBI, James Comey, entre autres faits reprochés au Président.
« Il n’y a aucune raison pour ne pas soumettre cette motion de censure devant le congrès », a souligné M. Sherman, dans une déclaration à la presse, en faisant observer qu’une telle démarche ne causera aucun problème à ses collègues démocrates au Congrès, bien que le leadership démocrate ait clairement signalé qu’il valait mieux se concentrer sur l’agenda législatif du parti et sur le contrôle de l’exécutif.