Signature d’un programme conjoint des agences des NU au Maroc en appui à la Stratégie nationale d’Immigration et d’Asile
Le ministère Chargé des Marocains résidant à l’étranger (MRE) et des Affaires de la Migration, le Système des Nations Unies (NU) au Maroc et l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM) ont signé, vendredi à Rabat, un programme conjoint en appui à la Stratégie nationale d’Immigration et d’Asile (SNIA).
Ce nouvel programme a été signé par le ministre chargé des MRE et des Affaires de la migration, Anis Birou, le Coordonnateur résident du Système des Nations Unies au Maroc, Philippe Poinsot et la Chef de la mission de l’OIM, Ana Fonseca, lors d’un séminaire, initié par le ministère sous le thème « L’an 3 de la politique nationale d’immigration et d’asile: bilan et perspectives ».
En vertu de cet accord, le Système des NU au Maroc est amené à déployer des efforts pour mobiliser 13 millions de dollars à l’horizon 2021 au service de la SNIA. Un fonds commun pour une mobilisation plus efficace et efficiente des ressources nécessaires a été mis en place dans le cadre de ce programme conjoint.
Outre le Système des NU et l’OIM, les représentants des agences, fonds et programme des NU, ont tenu à manifester leur engagement en soutien à la SNIA en signant cet accord. Ils s’engagent à accompagner d’une manière intégrée et holistique les efforts nationaux de bonne gestion de la migration et d’intégration des migrants et réfugiés au Maroc, et ce à travers l’articulation de leurs mandats et expertises avec les objectifs de la SNIA.
Il s’agit du Bureau International du Travail (BIT), du Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR), de l’ONU Femmes, de l’Onusida, du PNUD, de l’Unesco et du Fonds des NU pour la population (UNFPA).
Intervenant avant la cérémonie de signature de ce programme, M. Birou a souligné qu’après moins d’une année du lancement de la politique migratoire marocaine, nous avons élaboré une stratégie qui contient 81 projets, structurés en 27 objectifs. Parallèlement, il y avait une opération exceptionnelle de régularisation ayant profité à des dizaines de milliers d’immigrés, mais ce qui est important c’est le principe de l’intégration qui est prônée par la politique migratoire marocaine, a ajouté le ministre. Pour sa part, M. Poinsot, a indiqué que la SNIA, « représente aujourd’hui une bonne pratique à l’international, à un moment où la xénophobie et la peur risquent de nous faire perdre de vue les réelles opportunités et tous les atouts d’une société ouverte et inclusive ».
Qualifiant, dans une déclaration à la MAP, de « positive » l’expérience marocaine en matière d’immigration et d’asile, M. Poinsot a salué les efforts fournis par le Maroc pour la mise en œuvre de la SNIA, et émis l’espoir de voir le projet de loi sur l’asile bientôt finalisé.
S’agissant de la signature du nouveau programme conjoint, qui intervient à l’occasion de la célébration du troisième anniversaire du lancement de la politique nationale d’immigration et d’asile, le responsable a tenu à souligner que celui-ci devrait apporter « une réelle valeur ajoutée dans six axes distincts: gouvernance, éducation, assistance aux migrants et réfugiés vulnérables, insertion professionnelle des migrants et réfugiés, lutte contre la traite et coopération Sud-Sud ».
De son côté, le Délégué Interministériel chargé des Droits de l’Homme, Mahjoub El Haiba, a indiqué que cette rencontre constitue une occasion de s’arrêter sur les avancées réalisées dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale d’immigration et d’asile, ainsi que sur les défis relatifs à la mise en œuvre de la SNIA.
Tout en saluant le caractère stratégique et pionnier de l’expérience migratoire marocaine qui lui a valu l’intérêt de la communauté internationale et régionale, M. El Haiba, a souligné que la politique nationale d’immigration et d’asile est venue couronner tout un processus de réformes initiées par le Royaume depuis l’expérience de la justice transitionnelle et la réforme politique et constitutionnelle, en passant par l’initiative du développement humain.
Pour sa part, le Président du Conseil National des Droits de l’Homme, Driss El Yazami, a saisi cette occasion pour lancer un appel au renforcement de l’action associative en matière de migration, étant donné que tout appui aussi bien humain que financier au profit des associations actives dans ce domaine est essentiel à la réussite de toute politique migratoire.
Malgré que la migration Sud-Sud constitue 50 % des flux migratoires dans le monde, rares sont les pays de cette région qui ont initié une politique migratoire, ce qui a fait du Maroc une exception dans la région, a estimé le président du CNDH.
Quant au Wali, secrétaire général du ministère de l’Intérieur, Noureddine Boutayeb, il a souligné que la gestion de la migration doit se faire selon des approches humaniste, sécuritaire et de développement, afin d’assurer une vie digne des migrants et réfugiés au Maroc conformément aux Hautes Orientations de SM le Roi Mohammed VI, ajoutant que le Maroc se veut un modèle à suivre dans la région en matière de migration.
Cette rencontre constitue un espace d’échange entre les acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la SNIA. La célébration annuelle du lancement de la politique nationale d’immigration est d’asile se veut donc un rendez-vous pour ces acteurs de réfléchir afin de contribuer à une mise en œuvre soucieuse des droits et de la dignité des migrants et des réfugiés.