Législatives allemandes : Angela Merkel largement favorite pour un 4ème mandat
Quelque 61,5 millions d’Allemands se rendront aux urnes, demain dimanche à l’occasion des élections législatives qui permettront, selon toute vraisemblance, à la chancelière Angela Merkel de se maintenir au pouvoir pour un quatrième mandat.
Le bloc formé par l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et son alliée l’Union chrétienne-sociale (CSU) d’Angela Merkel maintient une large avance sur son rival le Parti Social-Démocrate dirigé par de l’ancien président du Parlement Européen Martin Schultz, selon les derniers sondages.
La chancelière sortante profite ainsi du ‘’miracle économique’’ allemand, une prospérité économique néanmoins contrastée, puisqu’elle laisse apparaître des inégalités sociales plus fortes.
Depuis son arrivée au pouvoir Mme Merkel a favorisé l’essor de l’économie allemande qui se distingue à l’échelle européenne par un taux de chômage qui atteint tout juste 3,6% alors qu’il était de l’ordre de 11% en 2005, année ou elle accédé au pouvoir. En outre le pays a enregistré en 2016 un excédent commercial record de 297 milliards de dollars, dépassant même celui de la Chine (294 milliards) alors que les Etats-Unis ont perdu plus de 478 milliards. La croissance devrait, elle, s’approcher de 2%.
Mais le miracle économique allemand a aussi ses laissés pour compte, qui sont les employés précaires qui n’ont jamais été aussi nombreux en république fédérale puisqu’un travailleur sur cinq occupe une activité ‘’atypique’’ et environ de 7,6 millions de personnes ne bénéficient pas d’un contrat à durée indéterminée (CDI) à temps plein. En outre les jeunes et futurs retraités sont livrés à la précarité et sont obligée de faire appel aux services sociaux, donnant une image contrastée d’un pays riche.
Grâce à ces réalisations économiques et à la résilience de l’Allemagne, la cote de popularité de la chancelière sortante est au plus haut et n’a nullement pâti de sa politique migratoire, qui lui a valu, il y a deux ans, de vives critiques de la part de milieux d’extrême droite, comme la formation anti-immigrés Alternative pour l’Allemagne (AfD) et même de certains pays de l’Union européenne.
Mais si Angela Merkel semble presque assurée de sa victoire d’après les sondages et les observateurs, le suspense demeure néanmoins entier sur la coalition qu’elle formera une fois les urnes auront dit leur mot. D’autant que le parti d’extrême droite, l’AFD, qui surfe sur la peur des migrants et des musulmans, réalise la remontée la plus nette enfin de parcours (11 à 13 pc) et s’apprête à être le premier parti de ce type à entrer au parlement depuis 1945, s’alarment les observateurs. Cette formation pourrait même occuper la troisième place.
Transcendant leur rivalité, Angela Merkel et son adversaire social-démocrate ont tenté vendredi de mobiliser leurs troupes et de rallier les indécis alors que la campagne électorale touchait à sa fin pour faire barrage à une percée éventuelle de la droite nationaliste.
Même si les élections législatives allemandes ne comportent aucune surprise quant aux choix politiques sur lequel elles déboucheront, les dirigeants européens suivent de très près le scrutin, l’Allemagne étant la principale puissance économique européenne et le pays le plus peuplé de l’Union européenne. La politique pro-européenne d’Angela Merklel fait en sorte que toute l’Europe est aujourd’hui suspendue à sa réélection, comme ce fût le cas lors de l’élection présidentielle française où l’actuel président Emmanuel Macron a été le candidat le plus favorable à l’UE.
La stabilité et la puissance de l’Europe dépend en effet largement de la réélection de la chancelière sortante et l’Europe a grandement besoin d’une dirigeante ‘’au tempérament et aux convictions démocratiques solides’’, pendant que le divorce est en train d’être consommé avec un membre de l’UE tout aussi déterminant, à savoir le Royaume uni.