Social: 42.000 enfants « sans domicile » en France (rapport)
Plus de 42.000 enfants vivaient dans des hébergements d’urgence, des abris de fortune ou dans la rue à la date du 22 août 2022 en France, selon un rapport publié lundi par UNICEF France et la Fédération des acteurs de la solidarité.
Dans ce rapport, les organisations préviennent que ces enfants, dits « sans domicile », sont exposés à des conditions de vie dégradées, une cohabitation dans des espaces exigus, avec de fréquentes mobilités forcées et une certaine instabilité sociale, financière et administrative.
A ces difficultés s’ajoutent l’isolement, la stigmatisation et les discriminations, d’après le rapport conjoint intitulé «Grandir sans chez-soi : Quand l’exclusion liée au logement met en péril la santé mentale des enfants », qui détaille les multiples conséquences de la précarité résidentielle sur la santé mentale des enfants.
L’absence de logement et toutes les situations de précarité qui en découlent ont des conséquences graves sur la santé mentale des enfants, alors même que l’enfance constitue une période essentielle du développement durant laquelle les bases psychologiques, émotionnelles, sociales, cognitives et comportementales de la santé mentale sont établies, notent les deux organisations.
De façon générale, constate le rapport, les enfants et les adolescents ont de grandes difficultés pour accéder aux soins en santé mentale, en raison d’une offre insuffisante dans ce secteur manquant cruellement de professionnels, ajoutant que cette difficulté d’accès aux soins est particulièrement critique pour les enfants sans domicile, confrontés à des obstacles supplémentaires tels que leur instabilité résidentielle impliquant une discontinuité dans les parcours de soins, mais aussi l’impossibilité de recourir aux alternatives souvent trop coûteuses.
Les conclusions de ce rapport sont sans appel : lorsque les enfants sont confrontés à des conditions de vie précaires du fait de leur situation d’exclusion liée au logement, de nombreux droits fondamentaux sont remis en cause et leurs besoins élémentaires ne sont pas pris en compte, relèvent les auteurs du rapport, ajoutant que les conditions ne sont pas réunies pour permettre aux enfants de jouir du meilleur état de santé possible.
Ce rapport est un “cri d’alarme” pour améliorer les conditions de vie des enfants sans domicile ainsi que leur accès aux soins en santé mentale, souligne les deux organisations dans un communiqué.
Le rapport recommande ainsi la promotion de la santé mentale des enfants sans domicile en leur garantissant un environnement sûr, bienveillant et stable, propice à leur développement, à leur bien-être et à l’exercice de leurs droits.
Avec MAP