Sommet Chine-Afrique: consolider le partenariat stratégique pour un développement partagé

La Chine et l’Afrique semblent plus résolues que jamais à franchir un nouveau cap dans leur coopération stratégique en vue de donner un coup d’accélérateur au partenariat gagnant-gagnant fondé sur l’équilibre et le co-développement.

A l’aube d’une nouvelle ère mondiale marquée par les multiples enjeux en matière de durabilité de la croissance économique, de transformations numériques rapides et de dérèglement climatique, Pékin et ses partenaires africains posent encore un regard optimiste sur l’avenir de leurs relations multiformes.

Pour ce faire, les deux parties ont multiplié ces deux dernières décennies les initiatives et les mécanismes, à la fois multilatéraux et bilatéraux, pour donner forme à leur coopération dans le cadre du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États.

Et c’est dans cet esprit de renforcement des rapports Sud-Sud que le Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) a vu le jour en octobre 2000 à Pékin, avec comme objectifs d’engager des consultations sur un pied d’égalité entre la Chine et le Continent, d’approfondir l’entente mutuelle et de promouvoir les liens économiques.

Concrètement, ce mécanisme a commencé à prendre de l’ampleur lorsque Pékin a annoncé en 2006 la création d’un Fonds de développement Chine-Afrique d’une valeur de 5 milliards de dollars, tout en proposant des prêts sans intérêt et une aide accrue aux pays du continent.

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Les résultats de cette orientation de la Chine vers le continent ont été évidents, d’autant plus que l' »Empire du milieu » est devenu le plus grand partenaire commercial de l’Afrique au cours des 15 dernières années. Chiffre à l’appui: la valeur des importations et des exportations chinoises vers l’Afrique passent de moins d’environ 14 milliards de dollars en 2000 à environ 263 milliards de dollars en 2022, soit une augmentation cumulée d’environ 20 fois, selon l’indice commercial Chine-Afrique publié pour la première fois en 2023.

Les données du ministère chinois du Commerce montrent aussi que les échanges entre les deux parties ont atteint 282,1 milliards de dollars l’année dernière, tandis que les investissements directs de la deuxième puissance économique mondiale en Afrique ont dépassé les 40 milliards de dollars. Si cette évolution significative du volume des échanges économiques entre la Chine et l’Afrique a permis d’approfondir la coopération dans des domaines plutôt classiques tels que le commerce, l’investissement et les infrastructures, les dirigeants chinois et africains cherchent à capitaliser sur le succès de leurs modèles de partenariats pour explorer de nouvelles pistes de coopération lors du Sommet du FOCAC 2024.

Pour les responsables chinois, cette grand-messe, qui se tient du 4 au 6 septembre à Pékin, est le plus grand événement diplomatique organisé par leur pays ces dernières années, avec la participation du président chinois Xi Jinping, plusieurs dirigeants africains, le Secrétaire général des Nations Unies et des chefs des organisations internationales et régionales.

A vrai dire, Pékin voit en cet événement une aubaine pour passer à la vitesse supérieure dans sa coopération avec une Afrique qui veut prendre son destin en main et diversifie ses alliances économiques, dans le cadre d’une coopération Sud-Sud agissante et solidaire.

L’enjeu est de faire de ce Forum l’une des principales pierres angulaires de la vision 2035 de la coopération sino-africaine, qui vise notamment à porter le commerce bilatéral à plus de 300 milliards de dollars d’ici à 2035. Les discussions lors du FOCAC 2024 se focaliseront sur les énergies renouvelables, l’agriculture durable, la télédétection des ressources, les satellites et l’aérospatiale, les batteries et les produits photovoltaïques.

Le programme de cette session comprendra quatre réunions de haut niveau sur la gouvernance de l’État, l’industrialisation et la modernisation agricole, la paix et la sécurité, ainsi qu’une coopération de qualité dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route ».

Force est de rappeler que cette initiative, proposée par la Chine en 2013, vise à construire un réseau de commerce et d’infrastructures reliant l’Asie à l’Europe et à l’Afrique le long des anciennes routes commerciales de la Route de la soie. L’ordre du jour de l’édition 2024 de ce rendez-vous incontournable pour les opérateurs économiques des deux parties comprend également la 8e Conférence sino-africain des chefs d’entreprise.

Le Forum sera marqué par l’adoption de la Déclaration et du Plan d’action de Pékin, en plus d’une feuille de route pour la mise en œuvre de la coopération sino-africaine au cours des trois prochaines années.

Avec MAP

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