Sortie du fossile russe: Les 27 s’accordent sur la répartition de 20 milliards d’euros
Les ministres des Finances de l’Union européenne ont trouvé, mardi à Luxembourg, un pré-accord sur le financement et la répartition de 20 milliards d’euros de subventions additionnelles au plan de relance de l’UE, nécessaires pour une sortie progressive des importations de carburants fossiles russes.
« Aujourd’hui, nous avons franchi une étape importante dans le renforcement de l’autonomie de l’Europe vis-à-vis des carburants fossiles russes« , a commenté le ministre tchèque Zbyniek Stanjura, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE.
Pour le commissaire européen au commerce, Valdis Dombrovksis, « cela aidera à renforcer la sécurité énergétique de l’Union et à répondre aux prix élevés de l’énergie, en investissant rapidement là où cela compte le plus ».
C’est en mai dernier que la Commission européenne avait proposé d’ajouter ce financement de 20 milliards d’euros à la « Facilité pour la reprise et la résilience » (FRR) du plan de relance post-covid de l’UE, afin d’accélérer la sortie des carburants russes.
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Concrètement, ce montant doit être prélevé à 75% sur le fonds pour l’innovation de l’UE et à 25% sur la vente anticipée de droits d’émissions de CO2 à l’industrie. La Commission avait quant à elle préconisé de tirer ces 20 milliards d’euros exclusivement de la mise aux enchères de quotas CO2 actuellement détenus dans une réserve de stabilité du marché.
Selon le Conseil, qui représente les États membres, l’objectif est de ne pas perturber le fonctionnement du système d’échange de quotas d’émission de l’UE tout en assurant un flux de revenus crédible.
Ces 20 milliards d’euros font partie d’un plan plus large de la Commission pour lever jusqu’à 300 milliards d’euros en prêts et subventions (« RePowerEU »), afin de dynamiser les investissements dans l’énergie renouvelable, réponse à long terme à la flambée des prix de l’énergie dans l’UE, alimentée par la guerre en Ukraine.
Une large part du montant – plus de 225 milliards – serait recyclée de prêts non sollicités du fonds de relance post-covid de l’UE, selon la proposition de la Commission. Plusieurs États membres réfléchissent toutefois encore sur l’opportunité de solliciter ces prêts au titre de la relance et non de RePowerEU, selon le ministre tchèque.
Le Conseil devra encore négocier avec le Parlement européen le pré-accord conclu ce mardi entre les 27.
Avec MAP