Soudan: des manifestants demandent justice pour leurs camarades tués
Des centaines de Soudanais ont manifesté samedi à Khartoum pour réclamer que justice soit rendue à leurs camarades, tués dans la répression du mouvement de contestation ayant abouti à la destitution d’Omar el-Béchir.
Selon les Forces pour la liberté et le changement, fer de lance du mouvement, plus de 250 personnes ont été tuées et des centaines blessées durant la contestation, de décembre 2018 à août 2019.
« Sang pour sang », a scandé la foule, tapant des mains et sifflant, devant le bureau du Premier ministre dans la capitale, a constaté un journaliste de l’AFP.
Des dizaines de policiers ont été déployés autour du rassemblement.
« Nous voulons que justice soit rendue aux martyrs, nous avons peur que les criminels ne soient pas jugés », a déclaré Nizar ben Soufiane, un manifestant.
Selon lui, les protestataires saluent la dissolution de l’ancien parti du président Béchir, annoncée deux jours auparavant par les autorités de transition.
« Mais nous n’avons pas vu beaucoup d’initiatives du gouvernement pour trouver les (manifestants) disparus ou pour amorcer les procès des responsables de la mort des protestataires », a regretté M. ben Soufiane.
Comme d’anciens hauts responsables de son régime, M. Béchir est actuellement emprisonné. Le verdict de son procès pour corruption est attendu le 14 décembre.
A la suite d’un accord conclu en août entre l’armée et les meneurs de la contestation, un Conseil souverain formé de civils et de militaires est chargé d’assurer la transition vers un régime civil, l’une des principales revendications des manifestants.
Un gouvernement civil dirigé par Abdallah Hamdok, un économiste, est chargé de la gestion quotidienne du pays et de s’atteler à résorber une crise économique aigüe, élément déclencheur du mouvement de contestation en décembre 2018.
Avec AFP