Sous le leadership de SM le Roi, le Maroc s’est mué en une passerelle mondiale
Le Maroc s’est mué en une passerelle mondiale en matière économique à la faveur des stratégies et politiques mises en place sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a affirmé M. Abdelmalek Alaoui, président de l’Institut marocain de l’intelligence stratégique (IMIS).
M. Alaoui, qui était l’invité de la Grande Interview de RT France, a relevé que le Royaume s’est appuyé, durant la première phase de règne de Sa Majesté le Roi, sur une stratégie de relance économique cartésienne basée sur les investissements publics massifs pour construire l’ensemble des infrastructures qui permettent de tirer l’économie.
Grâce à cette stratégie, le Maroc dispose désormais de plus de 2.000 km d’autoroutes et d’un maillage ferroviaire, aérien, aéroportuaire et routier « extrêmement important », a-t-il fait remarquer, notant que cette politique a permis indubitablement de placer le Maroc aujourd’hui comme une terre d’accueil d’investissements directs étrangers.
M. Alaoui, qui est également directeur de HuffPost-Maroc et la Tribune Afrique, a expliqué que les investisseurs étrangers « aiment » les infrastructures et en ont besoin pour pouvoir se développer.
A la lumière de la crise économique de 2008 et vu que ses clients traditionnels (Europe) se sont trouvés face à une croissance atone et donc le Royaume a été dans la théorie des échanges internationaux, le Maroc est devenu « ricardien » puisque le Souverain a bien voulu développer un tissu productif qui puisse se tourner vers l’export, a fait observer le Président de l’IMIS, ajoutant que le lancement de l’usine de Renault représente cette mutation.
Dans le cadre de cette nouvelle orientation, qui a marqué la deuxième phase de règne, le Maroc devrait devenir le premier producteur d’automobiles dans le pourtour méditerranéen, a poursuivi celui qui a dirigé la réalisation de l’ouvrage “Un Chemin marocain. 1999-2019 : Parcours d’un Royaume en transformation”.
Evoquant la dynamique d’investissements dans le Royaume, M. Alaoui a fait observer qu’il y a des secteurs qui ont “mieux réussi” comme l’automobile et l’aéronautique, citant également des métiers où le Maroc a encore un avantage coût en matière de main-d’oeuvre, des incitations fiscales outre une position géographique qui lui permet de s’ériger en une “base de production” fonctionnant pour l’ensemble de la sous-région.
Notant toutefois que d’autres secteurs ont “moins bien marché”, le président de l’IMIS estime que le premier avantage du Maroc c’est qu’il est un hub et une passerelle vers l’Afrique subsaharienne ainsi que sa capacité d’export vers 54 pays en vertu d’accords de libre-échange.
Répondant à une question sur les inégalités, M. Alaoui a indiqué qu’il s’agit du “pendant négatif” de cette croissance tirée par les investissements, soulignant qu’il y a une prise de conscience “extrêmement forte”, portée par le Chef de l’Etat Lui-même, qui a affirmé que cette situation “n’était pas soutenable sur le long terme”.
Et de signaler que la croissance économique n’a pas été suffisamment inclusive puisque un problème d’employabilité des jeunes persiste en plus d’un taux de chômage élevé.
Il s’agit, selon le directeur de l’IMIS, de problématiques qu’ont dû affronter des pays en phase de transition.
A une question sur la pression migratoire croissante à laquelle fait face le Maroc, M. Alaoui a répondu que le Royaume a mis en place une politique portée par le Souverain qui est celle « du coeur et de la raison », rappelant qu’une opération de régularisation massive a été organisée en faveur des migrants subsahariens qui ont désormais accès notamment à l’éducation et à la santé.
Il a en outre fait observer que les partenaires européens du Maroc « n’arrêtent pas de demander au Royaume de jouer le rôle de gendarme et de bloquer l’immigration, mais en même temps chaque fois que des entreprises espagnoles viennent s’installer au Maroc pour créer de la richesse, on a des cris d’orfraie en disant que c’est de la délocalisation”.
M. Alaoui a, dans ce sens, insisté sur la nécessité de « co-construire » de la croissance et de faire du pôle Sud de la Méditerranée un bassin de croissance partagée, notant qu’à ce moment on peut contribuer à maîtriser les flux migratoires qui sont appelés à se croître surtout avec les réfugiés climatiques.
Répondant à une question sur la force d’influence des médias au Maroc, le président du think tank « IMIS » l’a qualifiée de « moyennement importante », citant à ce sujet la sphère des médias arabophones qui « sont très attachés à l’art news et à l’actualité très chaude » et qui circulent de plus en plus rapidement avec les effets multiplicateurs des réseaux sociaux.
La presse francophone est une presse qui s’adresse à un « microcosme situé entre Kénitra et El Jadida », a-t-il indiqué, relevant que paradoxalement, les médias arabophones “ont beaucoup moins de publicité que les médias francophones alors même que ces derniers ont une audience plus réduite ».