Sous l’égide du Maroc, une Afrique qui dialogue, écoute et bâtit la paix
CE QUE JE PENSE

Ce mois de mars marque une séquence diplomatique d’exception sur la scène panafricaine. À la tête du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine (CPS-UA), le Royaume du Maroc, dans la continuité de son engagement indéfectible pour l’unité et la stabilité du Continent, vient d’initier à Addis-Abeba une dynamique sans précédent. Mardi dernier, le Maroc a convoqué des consultations informelles rassemblant six pays africains suspendus de l’UA – le Burkina Faso, le Gabon, la Guinée, le Mali, le Niger et le Soudan – ouvrant ainsi un nouveau chapitre dans l’approche africaine du dialogue inclusif et constructif.
Ces rencontres, placées sous le sceau de la responsabilité partagée et du respect des spécificités nationales, ont offert aux ambassadeurs de ces six pays l’opportunité précieuse d’interagir directement avec les membres du CPS-UA. Un moment de vérité, de transparence et d’écoute mutuelle, au cours duquel les représentants ont pu exposer l’état d’avancement de leurs processus de transition démocratique, éclairant ainsi le Conseil sur les efforts déployés pour un retour à l’ordre constitutionnel.
Loin d’une démarche purement symbolique, l’initiative marocaine s’inscrit pleinement dans le cadre du mandat du CPS, tel que défini par son Protocole fondateur, notamment l’Article 8, alinéa 11, qui encourage expressément la tenue de consultations informelles avec les parties concernées. En mobilisant cette disposition, le Maroc démontre non seulement sa maîtrise des mécanismes institutionnels africains, mais surtout sa volonté ferme d’en faire un levier actif au service de la paix et de l’intégration.
Car il ne s’agissait pas de dialoguer pour dialoguer, mais bien de tisser une trame d’avenir. Le Royaume, fidèle à sa diplomatie de proximité et de solutions, s’est attaché à construire avec ces pays frères une dynamique de convergence, en vue d’identifier des pistes réalistes, durables et respectueuses des contextes propres à chacun. Cette approche multidimensionnelle, profondément ancrée dans la solidarité africaine, vise à accompagner de manière agissante ces nations dans leur marche vers la stabilité, la gouvernance démocratique et, in fine, leur pleine réintégration au sein de la famille institutionnelle africaine.
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La démarche marocaine est à la fois claire et courageuse. Elle repose sur un sens aigu de la responsabilité collective, à un moment charnière où l’Afrique a besoin de cohésion plutôt que de fragmentation, de lucidité plutôt que de postures, de dialogue plutôt que de condamnations. C’est cette philosophie, portée avec constance par S.M. le Roi Mohammed VI, qui irrigue la diplomatie marocaine : celle d’une Afrique qui se parle, qui s’écoute, et qui construit la paix avec ses propres forces.
L’élan donné par Rabat ne passe pas inaperçu. Le chef de la diplomatie burkinabè, M. Karamoko Jean-Marie Traoré, l’a exprimé avec gravité et reconnaissance dans une lettre officielle adressée à son homologue marocain, M. Nasser Bourita. Il y salue « ce nouveau leadership à la tête du CPS et surtout la touche du Royaume du Maroc, basée sur la promotion d’un dialogue constructif et éclairée par le réalisme et l’écoute mutuelle ». Ce témoignage n’est pas anodin. Il résonne comme un hommage à la diplomatie marocaine, mais aussi comme un encouragement à poursuivre cette voie du courage diplomatique. Il s’agit là d’une reconnaissance sans équivoque du leadership marocain dans la réussite de cette initiative diplomatique inédite, organisée dans un esprit de concertation ouverte, de dialogue apaisé et de coopération continentale.
Cette lettre va bien au-delà de l’hommage protocolaire. Elle s’inscrit comme un témoignage sincère de l’enracinement du Maroc dans la conscience politique panafricaine. En évoquant « une page renouvelée dans l’amitié séculaire entre les deux pays », le chef de la diplomatie burkinabè rappelle que ce geste n’est pas un simple remerciement, mais une pierre de plus dans l’édifice d’une Afrique forte, souveraine et solidaire – une Afrique que le Maroc s’emploie à construire avec constance, loyauté et ambition.
Car oui, c’est bien une vision nouvelle qui s’affirme : celle d’un Maroc qui ne se contente pas de présider, mais qui propose, agit, rassemble et apaise. Une présidence qui ne cherche pas à imposer, mais à écouter, comprendre et accompagner. Une présidence qui traduit en actes la Vision Royale d’un Continent qui se prend en main, qui n’a pas peur de ses défis et qui croit en ses propres ressources humaines et politiques pour tracer la voie d’une paix durable.
C’est dire que ce que vient d’accomplir le Maroc à Addis-Abeba n’est pas simplement une initiative diplomatique mais un acte de foi en l’Afrique. Et c’est cette foi, conjuguée à la rigueur institutionnelle et à la sincérité du dialogue, qui fait aujourd’hui du Royaume un pilier inébranlable de la paix africaine. En vérité, ce n’est pas seulement le Maroc qui est salué. C’est une manière d’agir, de tendre la main, de construire des ponts. C’est une diplomatie du cœur, de la raison et du respect mutuel. C’est l’éclat d’un Royaume qui n’a jamais cessé de croire que l’Afrique peut être le théâtre des grandes espérances.