Souveraineté énergétique : Le Maroc franchit un pas vers l’autoproduction d’électricité

Le Maroc fait un pas important vers la transformation de son paysage énergétique. Jeudi dernier, le Conseil de gouvernement a donné son approbation à deux projets de décrets qui concrétisent la mise en œuvre de politiques énergétiques avant-gardistes, axées sur l’autoproduction et l’exploitation des énergies renouvelables.

Dans un contexte marqué par la flambée des prix de l’énergie et ses répercussions sur la vie quotidienne des ménages marocains, le gouvernement a posé un jalon important pour la souveraineté énergétique, en approbation à deux projets de décrets pour l’autoproduction d’électricité. Cette orientation stratégique vise non seulement à atténuer la pression financière subie par les ménages face à la cherté de l’électricité, mais également à affirmer le Maroc en tant que leader régional dans le domaine des énergies propres.

Le premier décret, n° 2.24.804, s’inscrit dans l’application de la loi n° 82.21 relative à l’autoproduction d’énergie électrique, notamment en matière d’utilisation de compteurs intelligents. Ce projet, présenté par Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, illustre une étape clé pour préciser et systématiser les fonctions de ces dispositifs.

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Les compteurs intelligents sont conçus pour mesurer avec précision l’énergie électrique à la fois prélevée et réinjectée dans le réseau national, renforçant ainsi l’efficience et la transparence des transactions énergétiques. Mustapha Baitas, ministre délégué chargé des Relations avec le parlement et porte-parole du gouvernement, a souligné l’importance de ce décret lors d’un point de presse tenu à l’issue du Conseil, insistant sur sa contribution à l’amélioration du bilan énergétique national.

Par ailleurs, le Conseil a entériné le décret n° 2.24.761, relatif au certificat d’origine de l’électricité provenant de sources d’énergies renouvelables. Il s’agit d’une démarche essentielle pour encourager l’utilisation d’énergies renouvelables, en garantissant un cadre réglementaire rigoureux et transparent. Ce texte, qui prend en compte les observations soulevées, vise à appliquer l’article 6 bis de la loi n° 13.09 et l’article 16 de la loi n° 82.21. Ces lois, dans leurs versions modifiées et complétées, définissent les modalités d’octroi des certificats d’origine, tout en précisant l’organisme responsable de leur délivrance.

L’introduction de ces initiatives législatives témoigne de l’engagement du Maroc à s’adapter aux enjeux énergétiques mondiaux. En investissant dans l’autoproduction et en promouvant les énergies renouvelables, le royaume cherche à réduire sa dépendance aux énergies fossiles importées, tout en aspirant à une plus grande autonomie énergétique. Ce repositionnement stratégique vise également à atténuer les coûts énergétiques pour les ménages, qui sont de plus en plus confrontés à des tarifs élevés d’électricité, pouvant atteindre des niveaux écrasants pour certaines familles.

Les implications de ces avancées sont multiples. D’une part, elles permettent une meilleure intégration des énergies renouvelables dans le réseau électrique national, facilitant ainsi la transition vers un modèle énergétique durable et résilient. D’autre part, elles offrent aux citoyens et aux entreprises de nouvelles opportunités de participation au cycle énergétique national via l’autoproduction. Cette démarche encourage non seulement la diversification énergétique, mais invite également à une appropriation citoyenne de la transition énergétique, où chaque producteur peut devenir un acteur actif du changement.

Toutefois, la réussite de cette transition dépendra en grande partie de la mise en place de mécanismes de soutien financier et technique, afin d’accompagner les consommateurs dans l’adoption de ces technologies. L’accès aux compteurs intelligents, ainsi qu’aux dispositifs pour certifier l’origine renouvelable de l’énergie, doit être simplifié et encouragé par un cadre incitatif. Seules de telles mesures peuvent garantir que la transition énergétique soit non seulement bénéfique pour l’économie et l’environnement, mais qu’elle soit aussi socialement équitable.

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