Spoliation foncière : malgré les instructions Royales, le combat continue
Le combat contre la mafia de la spoliation se poursuit. Après des années de plaintes et de lutte acharnée des victimes, parmi lesquelles une majorité de MRE, les enquêtes piétinent.
Et ce, malgré les instructions de Sa Majesté le Roi, adressées en 2016, au Ministre de la Justice. Lesquelles devaient donner lieu, notamment, à la création d’une Commission anti-spoliation. Malgré quelques avancées et mesures prises, les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes, et les demandes de plusieurs victimes demeurent sans réponse.
Le 19 décembre 2019, l’Association pour le Droit et la Justice au Maroc (ADJM) a adressé un courrier à Sa Majesté, suite au décès du Docteur Gérard Benitah, combattant de la spoliation pendant plusieurs années. Un courrier où les signataires dénoncent l’atteinte à l’image du Maroc et de ses institutions judiciaires, la perte de confiance que peuvent éprouver les Marocains résidant à l’étranger en leur patrie, au moment même où le Royaume œuvre sans relâche pour un « Nouveau Modèle de développement, qui ne prendra son sens que si l’on retrouve la sécurité juridique, aujourd’hui perdue ». Les membres de l’association évoquent alors les « très gros dégâts humains » dont les victimes ont souffert et qui ont été causés par un réseau organisé multirécidiviste « qu’on ne présente plus ». Dans ce courrier, les signataires pointent aussi la multiplicité des dossiers ainsi que « l’impunité » qui règne, des individus condamnés à de multiples reprises et à de nombreuses années de prison mais qui ne sont pas incarcérés ou bien, sont remis en liberté de façon anticipée. Une injustice face à laquelle l’association appelle à une réaction immédiate.
Enfin, les auteurs de ce courrier vont jusqu’à questionner le décès du docteur Benitah qu’ils considèrent d’étrange et concomitant « à la remise en liberté qui fait polémique dans un dossier qui a défrayé la chronique judiciaire (…) alors même que les plaintes pour menaces de mort publiques à l’encontre des défenseurs des victimes et de Monsieur BÉNITAH sont restées « lettres mortes » (…) un sentiment d’insécurité qui ne fera qu’accroître au fur et à mesure que des libérations de coupables se feront ».