Sport : Une refondation et de nouvelles conditions-cadres, suggère le CESE
Le Conseil de l’économie, de la société et de l’environnement demande une modification de la loi 30-09 et de nouvelles conditions-cadres pour les associations. Dans un nouveau rapport, le Conseil note « qu’au Maroc, seulement 0,4% de la population fait du sport régulièrement », expliquant que pratiquement aucun sport n’est pratiqué au Maroc. Le CESE demande l’urgence de revoir les textes.
Un nouvel avis du CESE publié le mercredi 6 juillet 2022, appelle à une réforme de la loi n° 30-09 relative au sport et à l’éducation physique.
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE), présidé par Ahmed Reda Chami, dans un avis publié le mercredi 6 juillet 2022, a évalué de manière critique l’état de développement du secteur du sport dans le pays et a formulé une série de recommandations pour transformer le secteur du sport dans une véritable économie.
Au Maroc, seulement 0,4% de la population fait du sport régulièrement, alors qu’en Espagne c’est 2%. « Les Marocains ne consacrent que deux minutes de leur temps quotidien au sport. C’est pour vous dire que bien qu’il y a des jeunes talents, ce secteur n’a pas encore atteint la bonne taille pour devenir une priorité » a expliqué le président du CESE à un groupe d’experts et de professionnels tels que Saïd Aouita, Hicham el Guerrouj et Aziz Daouda.
Selon l’avis du CESE, les clubs sportifs ne comptent que 350 000 licenciés, sachant que la stratégie lancée au Maroc en 2009 prévoyait « d’atteindre environ un million de licenciés d’ici 2020 ». Compte tenu de tous ces manquements, le Conseil appelle à des modifications de la loi et à la poursuite du développement des structures.
« Afin d’assurer une démarche de dynamisation de l’économie du sport, la loi sur le sport 30-09 et la loi sur les sociétés doivent être réformées afin que les clubs, fédérations et autres organisations puissent devenir de véritables entreprises commerciales dans le sport », poursuit le même communiqué.
Selon Ahmed Reda Chami, qui a présenté une synthèse de l’avis du CESE, il faut aussi « former des compétences et des professionnels capables de sélectionner les talents de demain » à travers les écoles, lycées, facultés, associations et places de quartier qui sont, selon le Conseil, une véritable pépinière de talents.
Afin de développer cette économie du sport, le conseil préconise la création d’un statut des professionnels qui « prévoit des avantages sociaux et financiers pour le maintien des sportifs professionnels ici ».
Il faudrait également réfléchir à « mettre davantage de moyens financiers à la disposition des clubs, promouvoir les activités sportives féminines et éradiquer les violences dans les stades », conclut le CESE, avant de citer une synthèse des « avis » selon lesquels le sport numéro un au Maroc est « l’athlétisme, suivi du football et de la natation ». Tous les propos critiquent « la manière dont sont gérés les stades au Maroc ».