Stratégie financière : Le Maroc vers une prolongation de la ligne de crédit du FMI

Le Maroc doit faire face aux incertitudes économiques et financières persistantes. Pour contrer cette tendance, le Royaume va vers le prolongement de la ligne de crédit de 5 milliards de dollars accordée par le Fonds monétaire international (FMI) l’année dernière. Cette décision, annoncée par Nadia Fettah-Alaoui, Ministre de l’Économie et des Finances, reflète l’engagement du Maroc à maintenir sa stabilité financière et à poursuivre ses réformes structurelles.

La ligne de crédit en question relève de la Ligne de Crédit Flexible (FCL), un mécanisme conçu par le FMI pour permettre à ses membres de bénéficier d’une assurance contre les chocs économiques imprévus. Bien que le Maroc n’ait pas encore eu besoin d’activer cette ligne de crédit, l’intention de la prolonger démontre une approche prudente et proactive face aux aléas du marché international.

Dans un entretien accordé au site Le360, Nadia Fettah-Alaoui a précisé : « Nous avons deux options : soit être extrêmement prudents et réduire les investissements, soit continuer à gérer les crises et mettre en œuvre le programme du gouvernement pour répondre aux attentes des citoyens. » Ces propos mettent en exergue la dualité de la situation économique actuelle, où la prudence doit se conjuguer avec une ambition soutenue pour avancer les réformes et les investissements stimulants.

« La FCL est un filet de sécurité en cas d’accidents économiques, » a ajouté Fettah-Alaoui. « Nous n’avons pas l’intention de l’utiliser immédiatement. Ce n’est pas une ligne de financement traditionnelle. Cependant, elle pourrait devenir une ressource précieuse dans des moments où d’autres options seraient limitées. »

Cette approche traduit une stratégie rigoureuse visant à maintenir une marge de manœuvre financière face aux crises potentielles. La volonté du Maroc de prolonger cette ligne de crédit jusqu’en 2025, avec une possibilité de réactivation en cas de besoin, s’inscrit dans une vision préventive et planifiée des risques économiques.

L’accord FCL a été initialement approuvé en avril 2023 et doit arriver à expiration en avril 2025. Historique, le Maroc a eu quatre accords successifs avec le FMI au titre de la Ligne de Précaution et de Liquidité (PLL), des mécanismes qui ont bien servi le pays pour naviguer à travers diverses turbulences économiques. La dernière PLL a expiré en avril 2020, moment où le Maroc a dû mobiliser l’ensemble de ses ressources pour répondre à l’impact dévastateur de la pandémie de Covid-19.

Le passage à un accord FCL avait été justifié par la solidité des fondamentaux économiques, des cadres institutionnels robustes, et les antécédents de gestion économique efficiente du Maroc. Le FMI avait souligné à l’époque l’engagement continu du Royaume à soutenir des politiques économiques stables et à accélérer les réformes structurelles.

Le désir de prolonger la ligne de crédit flexible s’inscrit donc dans une continuité des efforts entamés par le Maroc pour maintenir le cap sur les réformes et garantir un climat d’investissement favorable. « Nous devons rester humbles car nous avons vu ce qui s’est passé ces dernières années. Nous devons être prêts à continuer en cas de dérapage ou de difficulté, » a insisté la ministre.

Cette humilité, couplée à une stratégie de préparation minutieuse, souligne la détermination du Maroc à faire face aux défis économiques mondiaux tout en poursuivant les objectifs de développement national. La prolongation de cette ligne de crédit ne fait que renforcer la résilience du pays et sa capacité à surmonter d’éventuelles crises futures.

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