Suède: des milliers de documents sensibles publiés après une fuite de données
Un groupe suédois spécialiste des portails d’accès sécurisés a reconnu mardi avoir été victime d’un vol de données sensibles, ayant notamment trait à la sécurité du Parlement suédois et de banques européennes, d’après la presse.
« Nous avons été la cible d’un réseau criminel » a déploré à l’AFP Stefan Syrén, PDG du groupe Gunnebo, qui parle d’un « incident déplorable ».
« Nous prenons cela très au sérieux et nous travaillons en étroite collaboration avec nos clients », a-t-il poursuivi.
La société – qui opère dans le monde entier et compte, parmi ses clients, des centrales nucléaires, des hôpitaux et des aéroports – n’a pas voulu révéler le nom des entreprises et des organismes touchés par la fuite, ni leur nombre.
Selon le quotidien Dagens Nyheter (DN), au total, 19 gigaoctets d’informations et quelque 38.000 fichiers ont été dérobés par un ou plusieurs pirates informatiques au mois d’août.
Toutes ces informations se sont retrouvées en ligne, poursuit le quotidien, à la merci d’une utilisation malveillante.
Parmi les documents dérobés figurent des détails sur la protection du Parlement suédois, des plans concernant les coffres-forts d’au moins deux banques allemandes et d’autres montrant des systèmes d’alarme et des caméras de surveillance dans une agence de la banque SEB en Suède, selon DN.
En outre, des plans confidentiels du nouveau bureau de l’Agence suédoise des impôts, en banlieue de Stockholm, ont également été dérobés.
Cette intrusion avait été signalée fin août à l’agence suédoise de renseignement intérieur et d’antiterrorisme (Säpo) sans que Gunnebo ne sache si des données avaient été divulguées.
« Nous ne pouvons que spéculer sur le but de l’attaque, mais comme il ne peut être exclu qu’il s’agisse d’une tentative d’espionnage industriel nous avons donc (…) rapporté ce qui s’est produit à la Säpo », avait alors déclaré Stefan Syrén, cité dans un communiqué.
A l’AFP, M. Syrén a reconnu mardi que les choses n’avaient probablement pas été « gérées à parfaitement à 100% », mais a souligné que le piratage était « un énorme problème de société ».
Des attaques d’extorsion similaires ont frappé de nombreuses entreprises ces derniers temps, rappelle DN. Celles-ci sont alors tenues de payer une rançon afin que les données les informations volées ne soient pas publiées en ligne.
La Finlande voisine fait actuellement face à un piratage informatique sans précédent de données après le vol de milliers de dossiers de patients en psychothérapie.
Certaines de ces données, dérobées à la société privée Vastaamo, ont été publiées, sur fond de chantage.
Avec AFP