Suspension de la grève dans le secteur de la santé
Les professionnels de la santé ont décidé de suspendre leur projet de grève prévu pour la fin du mois, marquant ainsi un signe de détente dans les relations tendues entre les syndicats et le ministère de la Santé et de la Protection sociale. Cette décision intervient dans un contexte où les avancées dans la mise en œuvre de l’accord du 23 juillet 2024 semblent insuffler une nouvelle dynamique au dialogue social.
Lors d’une réunion tenue à Rabat, vendredi dernier, les coordinateurs nationaux des syndicats de la santé et les responsables du ministère ont fait le point sur l’état d’avancement des engagements pris dans le cadre de cet accord historique. Les discussions ont permis de mettre en lumière plusieurs progrès concrets, notamment l’élaboration de décrets clés en phase de finalisation. Ces textes visent à concrétiser des mesures attendues depuis longtemps par les professionnels du secteur.
Le ministère a réitéré son engagement à garantir le versement des salaires des personnels de santé à partir du budget général de l’État tout en préservant leur statut de fonctionnaires. Cette garantie, perçue comme une victoire syndicale, s’inscrit dans une volonté plus large de sécuriser les droits des travailleurs face aux défis structurels du secteur.
Parmi les revendications phares, des augmentations salariales spécifiques ont été annoncées. À compter du 1er juillet 2025, le personnel infirmier bénéficiera d’une hausse nette de 500 dirhams par mois, tandis que le personnel administratif et technique percevra une augmentation de 200 dirhams. Ces revalorisations viennent compléter celles négociées dans le cadre de l’accord d’avril 2024, traduisant une reconnaissance accrue des efforts consentis par les professionnels de santé.
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Les engagements ne se limitent pas aux aspects financiers. Le ministère a également programmé plusieurs rendez-vous pour approfondir le dialogue avec les syndicats. Une réunion préparatoire aura lieu le 12 février pour examiner une allocation de travail spécifique, suivie d’un atelier le 25 février dédié au statut des personnels de santé. Ces rencontres sont perçues comme des étapes cruciales pour la modernisation et la pérennisation du système national de santé.
Les représentants syndicaux, tout en saluant les efforts déployés jusqu’ici, ont rappelé leurs attentes quant à la mise en œuvre effective des réformes promises. Parmi leurs priorités figurent notamment l’introduction d’un système d’alerte par SMS pour les mutations et nominations, l’élargissement des perspectives d’avancement professionnel et la mise en place d’une nouvelle échelle de grades dans le cadre d’une réforme des retraites. Ces mesures, jugées indispensables, visent à garantir un environnement de travail digne et à renforcer l’attractivité des carrières dans le secteur.
L’arrêt des préparatifs de grève est interprété par de nombreux observateurs comme une marque de confiance envers les promesses du ministère. Les syndicats ont toutefois averti qu’ils resteraient vigilants quant à la concrétisation de l’ensemble des engagements pris. « Cet accord représente une étape décisive pour la réforme du système de santé, mais sa réussite dépend de l’engagement de toutes les parties prenantes », a déclaré l’un des coordinateurs syndicaux.
Pour les professionnels de santé, ce climat apaisé pourrait marquer le début d’une ère où dialogue et partenariat prennent le pas sur la confrontation. Le ministère de la Santé, de son côté, devra démontrer sa capacité à traduire ses engagements en actions concrètes, sous peine de raviver la contestation.