Suspension des programmes de l’USAID : une menace pour les sinistrés d’Al Haouz ?

Le séisme d’Al Haouz, survenu il y a quelques mois, a laissé derrière lui des communautés dévastées et des infrastructures en ruine. Face à cette tragédie, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) avait déployé un programme d’appui crucial, doté d’un budget de 8 millions de dollars, en partenariat avec l’UNICEF.

Ce programme, conçu pour durer 30 mois, visait à soutenir les enfants, les adolescents et leurs familles dans leur chemin vers la résilience. Toutefois, l’arrêt prématuré de ce programme inquiète les observateurs, qui redoutent des conséquences dramatiques pour les populations déjà fragilisées.

Le programme américain, en collaboration avec l’UNICEF, avait été conçu comme un pilier central de la réponse post-séisme du Royaume. Structuré autour de cinq domaines d’intervention stratégiques, il visait à combiner l’aide financière directe du gouvernement marocain avec des services sociaux de base. Ces services incluaient l’accès à l’éducation, la protection de l’enfance, le soutien psychosocial, ainsi que l’amélioration de la santé, de la nutrition et des infrastructures d’eau potable et d’assainissement.

Juan Carlos Rodriguez, directeur par intérim de l’USAID-Maroc, avait souligné l’importance de cette initiative :  » Nous sommes très fiers de notre partenariat de longue date avec le Royaume du Maroc et son peuple. Ce programme adopte une approche intégrée à la réponse post-séisme, grâce à laquelle les familles, et en particulier les enfants, bénéficieront de services sociaux essentiels qui renforcent l’aide financière fournie par le gouvernement marocain « .

Lire aussi : Un séisme de 5,2 secoue le nord du Maroc ressenti à Rabat, Fès et Casablanca

L’arrêt de ce programme aurait des répercussions immédiates sur les communautés touchées. Les enfants risqueraient de voir leur accès à une éducation de qualité et à des environnements d’apprentissage sûrs compromis. Cependant, les efforts pour améliorer l’accès à l’eau potable, renforcer la protection de l’enfance et améliorer la santé maternelle et infantile seraient gravement affectés.

Le programme prévoyait également le renforcement des capacités locales pour une gestion plus efficace des services sociaux, notamment par l’approche « Cash-plus », qui combine des transferts monétaires avec des services complémentaires pour une prise en charge globale des familles vulnérables. Cette méthode devait permettre une meilleure coordination entre les différents acteurs, des institutions publiques aux organisations de la société civile.

Si l’USAID retire son soutien, le risque est grand que ces communautés se retrouvent sans les ressources nécessaires pour reconstruire leur vie. Les enfants, en particulier, sont les plus vulnérables face à cette incertitude. L’absence de services de soutien psychosocial et d’environnements protecteurs pourrait entraîner des conséquences à long terme sur leur bien-être mental et émotionnel.

L’impact dépasse toutefois le cadre des seules communautés affectées. La cessation de ce programme pourrait fragiliser la coopération entre le Maroc et ses partenaires internationaux, remettant en question la capacité du pays à mobiliser des ressources pour faire face à des crises futures. De plus, la dépendance accrue aux fonds publics marocains pourrait alourdir les finances nationales déjà sous pression.

Face à ces enjeux, la communauté internationale et les acteurs locaux sont appelés à redoubler d’efforts pour maintenir le cap des aides et des programmes d’accompagnement. Le sort des enfants et des familles d’Al Haouz dépend de cette solidarité continue et de l’engagement indéfectible des partenaires du Maroc.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page