Syrie: l’envoyé spécial de l’ONU veut lancer une « initiative politique »
L’envoyé spécial de l’ONU sur la Syrie, Staffan de Mistura, a annoncé jeudi la préparation d’une « initiative politique » qu’il entendait présenter à la prochaine assemblée générale de l’ONU courant septembre, alors que les pourparlers inter-syriens sont toujours au point mort.
« On est en train de préparer une initiative politique qui sera importante, et qui va à notre avis aider l’Assemblée générale à regarder dans les yeux les problèmes syriens », a déclaré Staffan de Mistura aux médias à Genève.
Il a toutefois refusé, pour le moment, de donner le moindre détail sur cette initiative.
Elle sera détaillée dans la semaine qui précède la réunion annuelle de l’Assemblée générale, a-t-il dit, soulignant par ailleurs que la Nouvelle-Zélande, qui préside le Conseil de sécurité, a prévu d’organiser le 21 septembre une réunion de haut niveau sur la Syrie.
Plusieurs sessions de discussions intersyriennes, destinées à mettre fin à ce conflit qui a fait plus de 290.000 morts depuis cinq ans, ont eu lieu à Genève depuis le début de l’année, sans aboutir à des résultats.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov ont annoncé vendredi, après plusieurs heures de discussions dans un hôtel à Genève, être « parvenus à clarifier » la voie vers un cessez-le-feu en Syrie tout en précisant que certains éléments devaient encore être définis.
Pour y parvenir, des experts militaires et des diplomates des deux pays ont entamé mercredi des discussions dans le Palais des Nations unies à Genève, a indiqué Staffan de Mistura, précisant qu’elles devraient durer jusqu’à « vendredi ou samedi matin ».
« Les discussions actuelles qui ont lieu entre Américains et Russes à un niveau très haut et très opérationnel vont bien au-delà de la trêve des 48 heures » que l’ONU a demandé pour Alep, a-t-il relevé.
Les discussions entre Russes et Américains sont sur « une cessation des hostilités beaucoup plus large et plus importante », a-t-il insisté.
L’ancienne capitale économique de la Syrie est menacée d' »une catastrophe humanitaire sans précédent » depuis le début de la guerre, a récemment averti l’ONU. Quelque 1,5 million de personnes y sont prises au piège des rebelles et des forces gouvernementales syriennes depuis la mi-juillet, quand les combats se sont intensifiés.
La Russie, favorable au président syrien Bachar al-Assad, soutient l’idée d’une trêve de 48 heures pour faire parvenir de l’aide à la population.
Mais certains membres de l’opposition ont exprimé des réticences face à ce plan, a récemment déploré l’émissaire des Nations unies, sans donner plus de détails.