Syrie: Moscou appelle Israël et l’Iran à « la retenue »
La Russie appelle à « la retenue » après les frappes israéliennes contre des infrastructures iraniennes en Syrie, a déclaré jeudi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, faisant part de sa « préoccupation ».
« Nous avons établi des contacts avec chaque partie, nous les appelons toutes à la retenue », a indiqué aux agences de presse russes le haut diplomate, ajoutant: « bien sûr, cela suscite pour tout le monde de la préoccupation ».
Ces frappes interviennent au lendemain d’une rencontre à Moscou entre le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Évoquant la situation au Moyen-Orient, M. Poutine avait estimé qu’elle était « malheureusement très grave » et déclaré vouloir « chercher des solutions » avec M. Netanyahu après le retrait des Etats-Unis de l’accord nucléaire iranien.
Les tensions entre Israël et l’Iran autour du théâtre syrien ont connu un brusque regain jeudi matin avec, pour la première fois, des tirs de roquettes directement attribués à l’Iran vers des positions israéliennes, provoquant une vigoureuse riposte de l’Etat hébreu en Syrie.
Les premières lignes israéliennes sur le Golan ont essuyé un tir de barrage d’une vingtaine de projectiles et roquettes déclenché selon l’armée israélienne par les forces iraniennes, de l’autre côté de la ligne de démarcation en Syrie.
>>Lire aussi : Syrie : Deux morts dans l’écrasement d’un hélicoptère russe
L’armée israélienne a frappé en représailles dans la nuit de mercredi à jeudi des dizaines de cibles militaires iraniennes en Syrie.
Rien ne permettait de dire si ces événements constituent simplement un accès de fièvre plus fort que les autres ou s’ils marquent le début d’une escalade redoutée depuis des semaines, dans un contexte d’animosité à la suite de plusieurs opérations attribuées à l’armée israélienne contre des intérêts iraniens en Syrie.
Les dernières semaines, marquées par des crispations grandissantes, ont été avivées par les incertitudes autour de l’accord nucléaire conclu en 2015 par les grandes puissances avec l’Iran et dénoncé mardi soir par le président américain Donald Trump.
Israël se tenait prêt depuis des semaines à de possibles représailles iraniennes venues de Syrie, attendues sous la forme probable de tirs de missiles.