Système éducatif au Maroc entre espérance et disparité

Selon le rapport d’évaluation et études du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) portant sur les disparités en éducation, le Maroc se situe à la 136ème place par rapport à 175 pays, à l’échelle internationale, en termes de durée de scolarité.

En matière de positionnement à l’échelle mondiale, le rapport indique que « La scolarisation de la population marocaine âgée de 15 ans et plus a duré en moyenne 5 années et 6 mois, c’est-à-dire moins que les six années d’études primaires. Par ailleurs, plus des trois quarts des pays du monde dépassent largement ce seuil de 6 années, voire plus de 12 années pour les 15 premiers pays ».

Pour expliquer ce décalage accumulé dans la moyenne d’années de scolarisation, deux principales raisons sont avancées. D’une part, l’analphabétisation représente un lourd fardeau sur le niveau moyen du capital humain malgré son recul relativement important, durant la dernière décennie. D’autre part, le Maroc n’a pas suffisamment étendu l’enseignement secondaire qualifiant et supérieur.

De ce fait, la proportion de la population âgée de 15 ans et plus ayant atteint le niveau supérieur reste relativement faible. Selon l’étude du CSEFRS, cette proportion a atteint, en 2014 « 8.5%, comparable à la valeur enregistrée dans la région MENA en 2000 (8.4%; Barro et Lee, 2013). Cette proportion reste inférieure à celle affichée pour les pays développés, au début des années soixante-dix (9.8%; Barro et Lee, 2013) ».

Il est à noter que la moyenne d’années de scolarisation s’est beaucoup améliorée, depuis 1982, et a pratiquement été multipliée par trois, passant de 1.94 à 5.64 ans.

En dépit de cette amélioration, la massification de l’éducation, sur la période 2004-2014, n’a pas été suffisamment accompagnée d’une diminution conséquente des inégalités dans la scolarisation, c’est du moins ce que semble indiquer l’indice de Gini de l’éducation. Ainsi, il est passé de 0.80 en 1982 à 0.55 en 2014.

En effet, le classement du Maroc par rapport à la moyenne d’années de scolarisation étant relativement meilleur que celui de l’indice de Gini de l’éducation, « cette situation révèle que des efforts supplémentaires devraient être consentis principalement en matière de réduction des inégalités », cite le rapport. C’est pour cette raison que la Vision stratégique 2015- 2030 a fait de l’équité un des piliers de la réforme.

Si on intègre les résultats enregistrés des douze régions marocaines dans le classement mondial, la région de Laayoune-Sakia El Hamra, qui se positionne au premier rang au niveau national, occuperait virtuellement la 117ème place mondiale pour la moyenne d’années de scolarisation et la 134ème place mondiale selon l’indice de Gini. La région Casablanca- Settat et Rabat-Salé-kénitra se positionnent simultanément aux 2ème et 3ème rangs au niveau national, occupent les 120ème et 128ème places sur l’échelle mondiale.

La moyenne d’années de scolarisation (MAS) et de l’indice de Gini de l’éducation (GiniEdu) sont des indicateurs qui offrent un aperçu global sur les disparités et les inégalités dans l’accès à l’éducation et permettent de repérer les zones défavorisées qui nécessiteraient d’être priorisées en termes de politiques éducatives.

Le premier indicateur (MAS) apprécie de manière synthétique le niveau du capital humain détenu par la population tandis que le second (GiniEdu) évalue le niveau d’inégalité dans la distribution de cette même population par rapport au niveau d’éducation maximum atteint. Ces indicateurs portent à la fois sur les niveaux national, régional, provincial et communal. De plus, ils sont aussi appréciés pour 175 pays afin de situer le Maroc et ses différents niveaux de territorialité par rapport au niveau mondial.

C.O

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