Tanger : Arrestation d’une conseillère communale dans l’affaire « Al Khaïr »
L’affaire du groupe « Al Khaïr » illustre une vaste escroquerie pyramidale ayant touché un grand nombre de victimes, en particulier des femmes ayant investi dans une tontine. La liste des personnes impliquées s’allonge de manière préoccupante, avec l’arrestation récente d’une conseillère municipale en charge de l’urbanisme à Tanger, révélant ainsi l’ampleur alarmante de cette affaire.
La Brigade nationale de la police judiciaire de Tanger a procédé à l’interpellation de cette élue, dont le nom a été fréquemment cité dans les procès-verbaux d’audition de divers témoins.
Cette situation a suscité des interrogations quant à son rôle dans cette affaire complexe. Soumise à de multiples convocations pour des interrogatoires, la conseillère a été placée en garde à vue sur ordre du procureur du Roi, soulignant la gravité des accusations à son encontre. Il apparaît que son implication dans la gestion de cette vaste escroquerie, désignée sous le nom de « groupe Al Khaïr », se confirme de jour en jour. Cette situation engendre un climat d’inquiétude parmi les élus de la ville, qui craignent pour leur propre intégrité.
Depuis plusieurs mois, l’affaire suscite un émoi considérable à Tanger, avec des pertes financières estimées à plusieurs centaines de millions de dirhams, un montant témoignant de l’ampleur dévastatrice de cette escroquerie. Les responsables locaux expriment leurs inquiétudes quant à la possibilité d’une implication d’autres élus ou fonctionnaires dans cette sordide affaire. Les interrogatoires de la conseillère par les enquêteurs pourraient apporter des éclaircissements sur l’étendue du réseau frauduleux.
Il convient de rappeler que la principale suspecte de cette affaire a été appréhendée récemment alors qu’elle tentait de quitter Tanger pour Casablanca. Recherchée activement depuis plusieurs semaines, elle a été localisée près de la gare routière de Tanger. Cette arrestation pourrait fournir de nouveaux éléments à l’enquête, alors que les victimes continuent de faire état de leurs pertes.
Les conséquences de cette escroquerie massive sont déjà tragiques, touchant un grand nombre de personnes et causant des souffrances incommensurables, dont le suicide d’une des femmes accusées, révélant ainsi l’angoisse provoquée par cette affaire. Pendant ce temps, des centaines de millions de dirhams se sont volatilisés, laissant un vide immense.
Face à l’ampleur de cette escroquerie, la police judiciaire de Tanger a mis en place un guichet spécial au tribunal de première instance pour recueillir les plaintes des victimes. À ce jour, plus de mille plaintes ont été déposées, témoignant de l’urgence de la situation et de la nécessité d’une réponse judiciaire appropriée. Depuis le début de l’enquête, le nombre de plaintes n’a cessé d’augmenter, avec une forte proportion d’entre elles émanant de femmes ayant perdu des sommes importantes après avoir investi dans cette tontine, initialement présentée comme une forme d’épargne collective promettant des rendements attractifs, mais qui s’est avérée être une fraude massive.
Il est à noter que l’affaire a éclaté en juillet, suite à l’interpellation d’une des responsables du groupe WhatsApp « Al Khaïr », à la suite de plaintes d’escroquerie déposées par quatre membres du groupe. Cette femme avait rejoint le groupe en mars 2022 à l’invitation d’une amie. Au départ, elle avait investi 3 600 dirhams et, après six mois, avait récupéré 8 900 dirhams, réalisant ainsi un bénéfice net de 5 300 dirhams. Séduite par ce retour sur investissement, elle a réussi à convaincre plusieurs autres femmes de participer. Ces nouvelles adhérentes ont commencé à lui remettre d’importantes sommes d’argent, qu’elle a ensuite transférées à la responsable du groupe.
Avec la croissance rapide du nombre d’adhérents, les organisateurs de cette épargne collective ont été contraints de former de nouveaux groupes pour gérer les cotisations. Les dernières estimations indiquent que les montants totaux collectés s’élèvent à plusieurs dizaines de millions de dirhams.
La dénonciation de cette fraude est survenue à la suite d’une altercation entre la présidente du groupe « Al Khaïr » et la directrice concernant les recettes de la « caisse de garantie ». Face à l’augmentation rapide du nombre d’adhérents, qui avait atteint plusieurs milliers, et aux cotisations totalisant des milliards de centimes, la directrice a incité les responsables des groupes à porter plainte contre la présidente. Ce conflit interne a révélé l’ampleur de la fraude, entraînant l’ouverture d’une enquête plus approfondie et la mise en œuvre de mesures judiciaires à l’encontre des personnes impliquées.