Taxe carbone, une locomotive indéniable pour une industrie nationale verte et décarbonée
Le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, instauré par l’Union Européenne, sera introduit, à compter du 1er octobre 2023. Ainsi, les pays non européens doivent tous s’adapter à cette nouvelle situation et se diriger davantage vers les énergies vertes. Le Maroc est également concerné et se doit de relever « le défi ». Toutefois, la taxe carbone se révèle être plutôt une opportunité qui s’offre au royaume et qui constituera un levier indéniable du développement de l’industrie nationale et de la compétitivité du « made in Morocco ».
L’Union européenne est résolue à verdir son économie et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Dans ce sens, elle a instauré la première taxe carbone aux frontières au monde qui sera introduite, à compter du 1er octobre 2023, dans le cadre d’une première étape transitoire, avant d’entrer entièrement en vigueur le 1er janvier 2026.
En effet, ce dispositif ne comportera, dans un premier temps, qu’une obligation déclarative du bilan carbone. Il concernera certains des produits importés parmi «les plus exposés à un risque de fuite de carbone», tels que le ciment, le fer, l’acier, l’aluminium, les engrais, l’électricité et l’hydrogène. Ainsi, le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) vise à fixer un prix carbone pour les importations desdits produits au sein de l’UE. L’Objectif étant de pousser les pays non membres de l’Union européenne à accroître leur ambition climatique et partant lutter contre les effets néfastes du changement climatique .
Le Maroc, partenaire stratégique de l’Europe et pays dont l’économie est ouverte vers l’extérieur, devra donc tirer profit de cette nouvelle donne qui impose d’autres exigences et instaure de nouveaux jalons au niveau de l’environnement industriel international. Un environnement dans lequel le verdissement de l’industrie n’est plus un choix, mais un impératif voire une urgence.
Dans ce sens, la taxe carbone devra constituer, pour le royaume, une opportunité à saisir, beaucoup plus qu’un défi.
En effet, grâce à la vision clairvoyante du roi Mohammed VI et sa politique volontariste, le Maroc s’est inscrit, depuis longtemps, dans une trajectoire qui prône la transition vers les énergies renouvelables et oeuvre pour la mise en place d’un modèle économique marocain durable et propre.
Ainsi, le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, communément appelé « taxe carbone », se révèle être une véritable opportunité qui offre au royaume tant de chances pour renforcer la compétitivité du “Made in Morocco”. Mais aussi et surtout pour ancrer davantage son positionnement dans les chaines de valeur mondiale.
C’est d’ailleurs ce qu’a indiqué, Saïd Mouline, directeur général de l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique(AMEE), lors du ftour-débat, organisé par «Finances News», le 6 avril sous le thème «Taxe carbone : contrainte ou opportunité pour le Maroc».
«Décarboner consiste à réduire la consommation d’énergie issue de sources polluantes, utiliser des énergies renouvelables, réduire le gaspillage de l’eau, réduire les matières premières utilisées… et, enfin, compenser le carbone lorsqu’il y a encore des émissions. Et en la matière, nous avons des cas d’école dans notre pays», Et de poursuivre «aujourd’hui, tous les grands consommateurs d’énergie, tels les acteurs des industries du ciment, de la sidérurgie, des mines ou l’ONCF, utilisent tous des énergies renouvelables. Nous sommes dans un modèle économique. C’est pourquoi il s’agit d’une opportunité. »
La taxe carbone représente une locomotive indéniable qui donnera un nouvel élan à l’industrie nationale et contribuera fortement à l’émergence d’une industrie verte et décarbonée, faisant ainsi du royaume un leader en matière de la production industrielle neutre en carbone. Chose qui lui permettra de compétir à l’international, notamment en Europe où le « pass vert » est de plus en plus exigé pour les produits non européens. Voici donc ce qui est susceptible d’assurer la croissance économique du Maroc, comme l’a indiqué Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du commerce, lors de son intervention au cours du ftour-débat.
«Nous avons aujourd’hui une responsabilité sur laquelle nous travaillons commodité par commodité pour faire en sorte que notre pays, grâce à cette opportunité, puisse changer de palier et sortir de la trappe des pays en voie de développement».