Tebboune : Délires, mensonges et amphigouris d’un mythomane
Par Hassan Alaoui
L’ Algérie possède le plus grand réseau d’électricité dans le monde et dépasse tous les pays ; l’Algérie a crée la démocratie et tous les pays d’Europe et d’ailleurs, Portugal, France et Grèce l’y ont importée ; l’Algérie a été l’une des premières à entretenir des relations avec l’Amérique et d’avoir ainsi reconnu celle-ci ; l’Algérie a dit non à Franco quand ce dernier lui a proposé en 1964 de prendre le Sahara marocain…
Ce florilège de mensonges dont Tebboune abreuve depuis son arrivée au pouvoir le peuple algérien nous laisse pantois et nous inquiète à vrai dire. Evidemment tout est faux. Comment un chef d’Etat – fût-il le plus grand hableur – se laisse-t-il prendre par un malheureux jeu de cupidité et de sarcasme. C’est le chien qui se mord la queue…
L’émissaire de l’ONU au Sahara, Staffan Da Mistura vient de lancer cette semaine des invitations au Maroc, à l’Algérie et à la Mauritanie – suivis d’autres pays – dans le cadre d’une nouvelle table ronde pour discuter du problème du Sahara marocain. Il convient de souligner que c’est la sixième tentative officielle, après Manhasset ( banlieue de New York) et Genève. L’organisation mondiale tente de relancer le processus de négociations indirectes sur cette question dans un contexte régional et international extrêmement tendu à l’ombre d’une tension accrue entre le Maroc et l’Algérie. Sans succès, néanmoins, les dernières « rencontres » de Genève ayant été marquées par un échec quand ce n’est pas par le boycott pur et simple du gouvernement algérien et ouvertement leur mise en cause.
Passe encore les diatribes et les faux prétextes invoqués – directement ou en allusions – contre le Royaume du Maroc, passe encore le cynisme moqueur pour diminuer et rabaisser notre image et celle notamment de nos institutions, consistant à cette lamentable prosopopée qui veut séparer entre le « peuple marocain frère » et son Roi. Passe enfin le triomphalisme affiché vite transfiguré en dénigrement avec cette passion triste nourrie d’une série de mensonges. On en arrive à cet exercice psychopathologique que le président algérien, fasciné par l’inconsolable dérision de lui-même, nous dit que l’Algérie avait été le premier ou l’un des tout premiers pays à reconnaître en 1787 la jeune République d’Amérique, à entretenir avec ce pays des relations historiques privilégiées.
On tombe à la renverse, tellement le mensonge est gros et l’on se met à chercher quel était le nom du personnage algérien de cette époque – bey ou seigneur – qui eût pu, en effet, avoir proclamé le soutien de l’Algérie à George Washington, fondateur de la fédération des Treize Républiques des Etats-Unis ? En voulant nous faire prendre des vessies pour des lanternes, M. Tebboune non seulement participe du mensonge d’Etat algérien, mais fourvoie gravement son peuple, érigeant cette pratique horripilante d’un stalinisme qui est au pouvoir – le sien – ce qu’une volonté scabreuse de nier, d’inventer et de transformer l’histoire est aux dictatures.
On voudrait simplement souligner ici qu’au moment où le Sultan du Maroc Mohammed Benabdallah était le tout premier à reconnaître en 1777 la jeune République d’Amérique proclamée une année auparavant, l’Algérie n’était au mieux qu’une province turque que la France viendra occuper, coloniser en 1830, et dont le général de Gaulle dira en 1960 qu’elle était tout sauf une nation…Les zélateurs de M. Tebboune, saisis encore par le doute qui participent à cet exercice de falsification de l’histoire peuvent – si ça leur chante – s’en remettre aux archives et aux documents du Département d’Etat et de la Maison Blanche pour rafraîchir leur mémoire.
De son côté le président algérien aura beau tenter de réécrire à sa fourbe manière l’histoire, avec le souci de forger une mémoire ou d’insuffler une fierté à son peuple. Rien n’y fera. Non sans un entêtement paranoïaque il veut offrir une culture mémorielle à son peuple, en falsifiant des faits avérés, inventer une épopée…quitte à recourir à un désastreux mimétisme, notamment avec le Maroc. Or rien n’altérera la vérité. La vérité têtue, la « plus triste, la plus tristement triste vérité » comme disait Péguy…
Dans une interview accordée tout récemment à la chaîne de Qatar , interrogé par deux journalistes algériens, le président Tebboune qui n’en démord point dans sa lubie falsificatrice a déclaré tout de go que l’Espagne de Franco « avait offert en 1964 le Sahara occidental à l’Algérie qu’elle a refusé » ! Plus qu’un mensonge, c’est un délit, qu’aucune raison ne saurait justifier et encore moins tolérer. En 1964, le Maroc et l’Espagne étaient dans la continuité d’un dialogue difficile – disons de sourds – sur la décolonisation des territoires occupés par Madrid. Soit quelques mois seulement avant la rencontre entre le Roi Hassan II et le maréchal Franco sur une base aérienne espagnole, appelée Barragas . Et donc en pleine course maroco-espagnole pour trouver un terrain d’entente, tandis que le gouvernement algérien n’avait pas encore accompli deux années complètes d’indépendance et, sous le « règne » d’Ahmed Ben Bella, consolidait ses institutions. Et M. Tebboune qui avait à peine…dix-neuf ans n’existait pas politiquement.
L’Espagne de Franco, aussi obsédé que fut ce dernier pour s’accaparer définitivement le Sahara marocain, vivait les véritables années de plomb dictatoriales, voulait conserver à tout prix les richesses minières de ce territoire et se heurtait à la revendication ferme du Royaume du Maroc. Le tête-à-tête du Roi Hassan II et du maréchal Franco illustrait bien entendu l’attachement du Maroc au principe de négociations, à celui de son irréductible respect à la doctrine des Nations unies, notamment de la Quatrième commission qui privilégiait la procédure du dialogue dans la résolution des conflits de décolonisation. Ce qui, en novembre 1975, permettra la libération du territoire et la signature de l’accord tripartite entre le Maroc, l’Espagne et la Mauritanie, acté par l’Assemblée générale de l’ONU un mois plus tard. Que l’Algérie de Boumediene, lui-même parvenu au pouvoir le 19 janvier 1965 après avoir renversé et emprisonné Ahmed Ben Bella, tente désespérément de nier, de saboter même l’accord de Madrid nous en dit long d’une part sur sa mauvaise foi belliciste et donc sur les mensonges d’Etat proférés par le président Tebboune.
D’un simple poste de ministre, Abdelmajid Tebboune est devenu président de la République en 2019 par la grâce de l’armée qui est au pouvoir en Algérie ce que les janissaires furent autrefois pour les satrapes d’Orient. De plus, avec une très courte et dérisoire majorité de moins de 30% d’électeurs. La caractéristique de son exercice au pouvoir est naturellement, outre l’insulte et les sous-entendus contre le Royaume du Maroc, d’ériger les mensonges d’Etat qui recouvrent un large spectre. Passe que l’Algérie est la Qawa dariba ( Force de frappe), « grande puissance » dans le monde, passe encore qu’au Maroc on ne fabrique ni l’on y monte des voitures, comme il a tenté de le tourner en dérision – oubliant que Renault et Peugeot y sont installés depuis des années ; passe enfin ce mensonge rédhibitoire lâché il y a quelques mois devant Antony Blinken, secrétaire d’Etat américain , affirmant que l’amitié avec les Etats-Unis remonte à deux siècles au moins et tutti quanti… La propension mensongère du président algérien, au motif que son pays ne peut pas être autre chose, ne peut pas ne pas être le tout « premier » ni le deuxième du peloton derrière le « petit Maroc », participe d’une moribonde maladie d’orgueil mal placée.
Elle relève du trivial complexe de grandeur qui n’autorise pas a contrario toute tentative d’abaissement de notre pays et nos institutions. « Nous n’avons rien contre le peuple marocain frère », ne cesse de dire, dans son lamento, M.Tebboune, laissant entendre comme une petite musique hypocrite déjà connue qu’en somme, c’est au Roi, à la Monarchie que l’on s’en prend…Cette litanie peu reluisante est, en effet, une reprise de la vision hostile de Boumediene, débitée autrefois à n’en plus finir dans ses discours manichéistes, lui le Machiavel qui avait tout renié, créant l’illusion d’entente avec Hassan II, signant en janvier 1969 à Ifrane le Traité d’amitié, annonçant au Sommet arabe de Rabat de 1974 son soutien y compris militaire pour libérer le Sahara, , en même temps inventant à ses heures basses le polisario, finançant et armant ce dernier, corrompant à tours de bras des chefs d’Etat africains et organismes, agressant militairement en février 1976 le Maroc à Amgala comme en 1963 Hassi Beida, mobilisant des moyens colossaux, tentant à tout prix d’encercler le Maroc et de le couper de l’Afrique, ne jurant que par son isolement et sa destruction.
Il n’est pas jusqu’aux récentes tentatives désespérées de « vassalisation » de la Tunisie de Kais-Essaed ou de la Mauritanie qui ne soient lancées essentiellement pour marginaliser notre pays avec le recours systématique de ce mensonge selon lequel le Maroc attenterait à la stabilité de l’Algérie, alors que Saïd Chengriha, ce général chamarré de décorations clinquantes et de bibelots, n’a de cesse de nous menacer, campé dans son arrogance à la frontière de notre pays, noyé dans des logorrhées d’un autre âge – le sien Pardi ! – pour justifier tout prétexte à un casus belli…
Le pouvoir algérien – incarné par Chengriha notamment et dans son sillage par Tebboune – et ses godillots veut tout prendre, de la force continentale comme c’est tambouriné jusqu’aux symboles qui, dans ce tourbillon de folies, passent de l’art culinaire marocain, de la musique andalouse, à l’architecture marocaine, aux carrelages, à toutes les créativités de notre pays enracinées dans l’histoire et la mémoire du monde. C’est le paroxysme d’un combat identitaire dont la junte militaire algérienne fait sa téléologie. Puisque le mimétisme ne fait pas son affaire, elle tente la dépossession et la récupération d’un pan entier de notre patrimoine. Il nous faut dénoncer cette apocryphe attitude ambivalente du discours faux d’un Tebboune qui, plongé dans l’illusion de convaincre de sa fausse sincérité, raconte à qui veut l’entendre que le Maroc « franchit un point de non-retour » dans une escalade imaginaire, verbale et maintenant quasi armé, oubliant en effet que c’est son gouvernement qui a délibérément et sans crier gare rompu les relations diplomatiques et autres avec le Royaume, que lui-même, las de sa mauvaise foi, a exigé la rupture de toute autre relation, demandé aux entreprises algériennes de ne plus travailler avec le Maroc et élevé un barrage à celles de notre pays, les expulsant avec le même modus operandi que celui auquel avait recouru en 1975, le jour de Aïd al-Fitr, un certain Boumediene pour jeter dehors 350.000 citoyens marocains d’Algérie.