Tebboune reste silencieux sur le Sahara lors d’une conversation téléphonique avec Scholz
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune et le chancelier allemand Olaf Scholz ont eu une conversation téléphonique mercredi soir pour discuter des relations bilatérales et des questions régionales et internationales. Cependant, il est remarquable que le Sahara marocain n’ait pas été évoqué lors de cette conversation. Tebboune ne voudrait pas griller l’une des dernières cartes à cause du Polisario qui devient de plus en plus un fardeau pour le régime algérien.
La question du Sahara marocain est une question curieusement importante pour l’Algérie, soutien du Polisario, qui ensemble décident d’un statu quo, qui de toute façon ne les profitera jamais. Le Maroc, quant à lui, a depuis longtemps fait une proposition d’autonomie, soutenue par l’Allemagne en août 2022. Cette proposition est considérée par Berlin comme une « bonne base » pour une solution au conflit.
Traditionnellement, l’Algérie adopte une position ferme en faveur du Front Polisario. Cependant, le nouvel alignement de l’Allemagne en soutenant la proposition marocaine d’autonomie a refroidi Abdelmadjid Tebboune, qui s’est gardé d’évoquer le Sahara lors de son entretien téléphonique avec le chancelier allemand. Dans le même temps, Berlin avait réévalué ses relations avec Alger en raison de l’adhésion des autorités algériennes en faveur de la Russie concernant la guerre en Ukraine. L’Allemagne considère cette décision comme un soutien à la guerre en faveur de la Russie et a cessé de fournir des armes à l’armée algérienne.
Lire aussi : Sahara : L’ONU adopte son soutien au processus politique
L’évocation du Sahara dans les conversations avec des dirigeants étrangers a toujours été un sujet important pour le président Tebboune, afin de souligner la position de l’Algérie et de rallier le soutien international à la cause du Front Polisario.
La décision du président Tebboune de ne pas mentionner la question lors de sa conversation avec le chancelier Scholz peut être interprétée comme une volonté d’éviter de mettre en avant les divergences de position entre l’Algérie et l’Allemagne. Les relations bilatérales entre les deux pays sont importantes, et Tebboune peut chercher à maintenir des discussions plus larges sur d’autres sujets d’intérêt commun, même si le Sahara est pour lui et son régime une question importante, bizarrement.
Cependant, le silence du président algérien sur cette question lors de cette conversation n’implique pas nécessairement un changement complet de position de l’Algérie. Tebboune voudrai sans doute éviter d’aborder le sujet pour des raisons liées à la diplomatie et aux intérêts qui pour le moment reste très faible compte tenu de l’engouement international en faveur du Maroc sur le Sahara.
Toutefois, les Nations Unies sont engagées depuis des années dans la recherche d’une solution pacifique à ce conflit, encourageant les négociations entre le Maroc, le Front Polisario et l’Algérie qui désormais est partie prenante entière au conflit.