Tempête Bernard : Les récoltes de fruits rouges en péril
Le week-end dernier, la tempête Bernard a déferlé sur le Maroc et l’Europe, causant des dégâts importants dans les régions de production de fruits en Espagne, au Portugal et au Maroc. Dans ce contexte, la plateforme Eastfruit a mis lumière les conséquences de cette tempête, dont les répercussions se font déjà sentir sur le marché des fruits rouges, laissant les agriculteurs locaux dans l’incertitude.
Les ravages de la tempête Bernard se sont manifestés à travers des pluies torrentielles et des vents violents. Dans certaines régions, ces vents dévastateurs étaient accompagnés d’une tempête de sable à des vitesses atteignant 100 kilomètres par heure, provoquant d’importants dommages aux serres abritant les cultures de framboises, de mûres, de myrtilles et de fraises. De plus, des cas de plantes arrachées ont également été signalés, ajoutant aux soucis des agriculteurs.
Au Maroc, les premières estimations suggèrent que les plantations de framboises ont subi des pertes allant de 15 à 20 %. Les cultures de bleuets et de fraises ont également été durement touchées, bien que des estimations précises manquent encore. On sait seulement que près de 9 000 hectares de cultures de petits fruits ont été endommagés.
En Espagne, dans la province de Huelva, les producteurs locaux ont fait part de pertes importantes, notamment pour les framboises et les mûres, ces dernières souffrant également d’une diminution significative de la superficie consacrée à leur culture. Les champs de bleuets précoces ont également été affectés, bien que les variétés de mi-saison et de fin de saison aient été moins touchées en raison de leur robustesse.
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Quant aux fraises, elles ont échappé à des dommages considérables, puisque leur saison de plantation n’avait que récemment commencé, et les serres n’étaient pas encore couvertes. Il convient de noter que, cette année, la superficie consacrée à la culture des framboises en Espagne avait déjà été réduite en raison des prix peu attrayants des saisons précédentes, principalement en raison de la concurrence de l’Ukraine sur le marché mondial.
L’économiste Andriy Yarmak du Centre d’Investissement de l’Alimentation et de l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture (FAO) a commenté la situation, soulignant que les prix des myrtilles battaient déjà des records en Europe, aux États-Unis et ailleurs, en raison de la réduction de la récolte au Pérou. Avant les tempêtes en Espagne, au Portugal et au Maroc, on s’attendait à des prix encore plus élevés pour les myrtilles cette année. Les consommateurs peuvent maintenant s’attendre à une hausse encore plus significative des prix pour cette baie, ainsi que pour les premières framboises.
De plus, les perspectives pour les fraises précoces semblent également positives, car outre la montée des prix des petits fruits, les pommes et même les bananes voient leurs prix augmenter. Les consommateurs se retrouvent donc avec peu d’alternatives abordables sur le marché.
En somme, la tempête Bernard a frappé durement le secteur des petits fruits en Europe, affectant les récoltes et faisant grimper les prix. Les agriculteurs locaux sont confrontés à des pertes importantes, tandis que les consommateurs devront faire face à des coûts plus élevés pour ces délices estivaux. Il reste à voir comment le marché s’ajustera à ces chamboulements météorologiques et à l’évolution des prix des fruits.