Tension à la frontière algéro-malienne :  Moscou tente d’empêcher l’escalade

Malgré les tentatives de médiation menées sous l’égide de la Russie, les relations entre l’Algérie et le Mali continuent de se détériorer. Au cœur de cette impasse se trouvent les décisions d’Alger, qui semblent alimenter autant de tensions qu’elles prétendent en résoudre.

La récurrence des activités militaires à la frontière algéro-malienne a suscité une vive inquiétude à Alger, qui a choisi de répondre par un renforcement de son dispositif sécuritaire. Si la protection des frontières demeure un impératif légitime, cette escalade militaire soulève des questions quant à l’approche inflexible de l’Algérie face à une situation qui nécessiterait peut-être davantage de dialogue que de démonstration de force.

Historiquement, l’Algérie s’est posée en acteur clé pour la médiation des conflits au Mali, notamment à travers la facilitation d’accords de paix. Cependant, son rôle traditionnel de médiateur semble aujourd’hui ébranlé par une stratégie axée sur la confrontation plutôt que sur la conciliation. Cette posture d’Alger crédibilise plusieurs thèses selon lesquelles le régime algérien est une menace d’instabilité sécuritaire dans la région.

La Russie, bien consciente des dynamiques régionales complexes, s’est proposée comme médiateur pour désamorcer les tensions. Néanmoins, l’entêtement d’Alger à maintenir une attitude rigide face aux manœuvres maliennes présente un obstacle majeur aux initiatives diplomatiques. La méfiance historique et les préoccupations sécuritaires ne justifient pas nécessairement un repli sur des mesures uniquement coercitives.

La communauté internationale, tout comme les voisins régionaux, observe avec une inquiétude la manière dont l’Algérie gère ses relations avec le Mali. L’approche actuelle risque d’avoir des retombées non seulement sur les relations bilatérales mais aussi sur la stabilité globale de la région sahelo-saharienne d’autant qu’au-delà du Mali, l’Algérie est un acteur majeur de la tension au Sahara avec l’instrumentalisation connue du Polisario, qui, de toute évidence a perdu sa rébellion, et l’Algérie avec.

La politique actuelle de l’Algérie semble de moins en moins tenable. Alger si elle est intéressée par la paix doit repenser ses stratégies, en intégrant des solutions diplomatiques plus flexibles et inclusives que de bander ses muscles. Reconnaître et accepter des initiatives de dialogue, peut-être sous une médiation internationale plus large, pourrait s’avérer nécessaire pour éviter une escalade inutile du conflit.

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